jeudi 8 septembre 2011

Attentat de New-York 2001 : La logique des puissants...

LA LOGIQUE DES PUISSANTS OU LA CONDITION "HUMAINE" RÉSERVÉE AUX « SOUS-HOMMES »

(NDLR) : Cet article avait été publié le 13 septembre 2001. Un extrait avait été repris par Le Soir de Bruxelles, le 14 septembre 2001, et signé sous le pseudonyme Mountele Mpissa-Kongo, Brazzaville.


EN GUISE D’INTRODUCTION


Denis SASSOU NGUESSO (Congo-Brazzaville).
Cet homme est un dictateur criminel, Grand-Maître de sa loge franc-maçonne affiliée à la GLNF. Il est revenu au pouvoir, comme toujours, par coup d'Etat sanglant. Il a sur sa conscience :
- plus de 200 000 morts,
- plus de 10 000 disparus,
- plus de 2000 otages séquestrés dans les geôles secrètes privées installées dans son fief régional natal (régions du nord Congo).
- Les familles des disparus ne cessent de lui réclamer les corps des disparus, à défaut de les revoir vivants, ainsi que les otages retenus dans les régions du nord. Il reste sourd et muet aux cris de douleurs des parents des victimes.
A l'heure de la grande traque mondiale des terroristes, que va faire l'Occident de ses "terroristes d'Etat" qu'il nous a affectés, comme cet homme installé chez nous par la France, au prix d'un fleuve de sang ?






Cette photo (maquillée par l’auteur) date du 15 octobre 1997.
Sassou Nguesso est à OYO. Ce jour-là, il était entouré
des dignitaires français accourus auprès de lui, notamment
MM. Jean-Paul Pigasse, Jacques Baumel,  Pierre Messmer
et Thierry Saussez, entre autres..






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ATTENTAT DE NEW YORK
SEPTEMBRE 2001 : RÉACTION (*)



- "La raison du plus fort est toujours la meilleure" (Jean de La Fontaine).
- "Plus un ordre viole la nature, l'habitude et la norme, et plus l'usage de la violence lui est indispensable" (Lanza del Vasto).
- "Un homme meurt chaque fois que l'un d'entre nous se tait devant la tyrannie" (Wole Soyinka, Prix Nobel de Littérature).
- "La perte d'un seul être humain mort assassiné est déjà une hécatombe sur le plan de l'humanité" (J.-C. Mayima-Mbemba).


Dès le lendemain de la tragédie de New York, le 11 septembre 2001, la majorité des chroniqueurs et autres experts français se sont gargarisés sur la responsabilité des Etats-Unis d'Amérique dans qui est arrivé dans ce pays et ses conséquences que le monde entier redoute.

Nombreux sont ceux qui n'ont cessé de répéter, comme pour se moquer de celui qui s'est noyé : "Oui, mais c'est  la faute aux Américains eux-mêmes que d'avoir fabriqué ce monstre de Ben Laden…". Ils ont réagi et se sont comportés, face à cette tragédie, comme cet homme de la Bible qui voit la paille dans l'œil de l'autre, alors qu'il est incapable d'ôter la poutre qui est dans le sien.

Qui peut jeter la pierre aux Etats-Unis d'Amérique ?

C'est vrai, les USA, par le jeu de la géopolitique propre à tous les pays occidentaux - c'est le propre de la cupidité, de l'avidité et la concussion, c'est-à-dire la politique de la C.A.C. -, ont eu à faire ce que d'autres pays occidentaux, notamment européens, n'ont jamais cessé de faire ailleurs, dans d'autres continents du monde. Mais la malchance (?) a voulu que les Etats-Unis d'Amérique soient tombés sur des peuples plus violents, plus virulents, peut-être aussi plus conscients de leur sort et aussi de leur dignité. D'où la tragédie du 11 septembre 2001, et l'hécatombe en préparation pour venger les 5000 morts et disparus américains, pour laver l'affront, punir le culot et l'outrecuidance. Car il y a des "droits"; ceux que peuvent s'octroyer, s'accorder les uns, et pas les autres. Ce qui serait un crime de lèse-majesté, et qui en est le cas aujourd'hui, malheureusement.

En conséquence, qui donc, de tous les Etats européens, peut se permettre de jeter la pierre aux Etats-Unis d'Amérique ?

De tous les intervenants qui ne cessent de se gausser sur les différentes chaînes de radio et de télévision françaises, aucun n'a évoqué, dénoncé les incuries et crimes de l'Etat français en Afrique, par exemple. Il faut bien savoir que l'Occident s'est attribué unilatéralement des zones d'influence à travers le monde. Les pays anglophones : l'Est européen et une partie de l'Afrique; et les pays latins européens (francophones), le reste des pays d'Afrique et d'Amérique du Sud.

Au regard de cette division du monde, comme au temps de la Conférence de Berlin en 1885, le seul sans doute à s'en frotter les mains est peut-être l'Etat français. Car il est sûr, s'imagine-t-il, d'être à l'abri de telles tragédies, pour la raison simple :

1) - Les Africains sont de grands enfants qui aiment rigoler et danser. Ils ne sont ou ne seront jamais des "Ben Laden". Ce n'est pas dans leurs mentalité et culture.
2) - Comme l'a déclaré un intervenant sur La Chaîne de l'Info (LCI) qui se glorifiait, en matière de renseignements, de l'expérience de l'Etat français qui repose sur sa mentalité coloniale, la France a pris le soin d'installer dans son pré-carré des hommes de paille (Affranchis) de type Bongo, Sassou Nguesso, Idriss Deby ou Eyadema, etc. De telles tragédies comme celle de New York sont exclues, donc impossibles. Jamais, il ne lui est arrivé l'idée, le sentiment que nous avons DROIT A LA VIE.

Qu'à cela ne tienne, si les Européens étaient honnêtes et cohérents dans leur logique, la sagesse aurait voulu qu'aucun d'entre eux ne se serait permis de jeter la pierre aux Etats Unis d'Amérique.

a) - La France, pour ne citer que cet exemple, a encore dans sa conscience et dans ses bras le génocide du Rwanda dont elle a rejeté, nié éhontement la responsabilité. Aucune enquête internationale n'a été diligentée, sinon une mission parlementaire (juge et parti) d'information, et le crime contre l'humanité, le génocide furent enterrés, sans autre forme de procès. Les victimes s'étant suicidées.

b) - Avant cette hécatombe, quelques années auparavant, la France finançait les frasques d'un bouffon, d'un UBU : Bockassa, en Centrafrique, avant de le remplacer militairement par un autre ancien "affranchi" qu'elle avait pris le soin d'emporter dans ses soutes, entre autres "bagages", sans demander l'avis des citoyens Centrafricains. Cet homme fut David Dacko. Les Centrafricains se souviennent encore de cet épisode douloureux qui marque clairement la supériorité occidentale sur les "sous-hommes".

c) - Au Congo-Brazzaville, Marien Ngouabi meurt assassiné, en 1977, à cause du pétrole de son pays. La France avait vite fait de se débarrasser de lui parce que l'homme voulait diversifier les partenaires en matière de pétrole. Tous les Congolais savent qui était le commanditaire. Cette tragédie engendra l'assassinat de l'ancien président Alphonse Massamba-Débat qui avait eu le "culot" de répondre à l'Etat français : "Nous ne commencerons pas l'exploitation du pétrole avant d'avoir formé nos cadres dans le domaine" (sic), et du Cardinal Emile Biayenda, Archevêque de Brazzaville, qui voulait faire échouer le complot français en oeuvrant pour la réconciliation nationale et la paix pour tous dans le pays. L'assassinat de ce saint homme d'Eglise repose sur la cupidité, l'avidité et la concussion séculaires de l'occident dont la France en est une partie intégrante et agissante.

d) - 1997-1999, la France ne se cache plus. Elle finance les guerres de Sassou Nguesso qu'elle remet au pouvoir, au Congo-Brazzaville, sur un fleuve de sang. Bilan : plus de 300 000 morts et disparus, plus de 2000 otages séquestrés à ce jour dans les prisons privées et secrètes de son fief régional natal, sans compter les 500 disparus du Beach de Brazzaville, en 1999, livrés par le HCR à l'issue d'un accord tripartite. Un homme qui, aussitôt installé au pouvoir par la France, rétablit la peine de mort abolie en 1991 par la Conférence Nationale Souveraine. La France (Etat) aime les criminels, comme si elle voulait satisfaire ses propres fantasmes par personne interposée, puisque impossibles sur son propre territoire.

Mais, cette fois, la France n'y enverra pas son armée officielle. Elle prend le soin d'y expédier des "Conseillers" (entendez mercenaires) et toute la logistique nécessaire. Le gros des troupes sera demandé à l'Angola (pétrole), au Tchad (pétrole), en plus de quelques mercenaires de diverses nationalités, notamment marocains. A la demande et au service de la France et ses "intérêts" (Cf. : Opérations : "Colombe I et II, Hérode, Hadès, Mouebara).

Aujourd'hui même, l'Angola vient d'annoncer qu'elle ne retirera ses troupes du Congo-Brazzaville qu'à la demande des autorités du pays (sic). Par autorités congolaises, entendez en clair : "que si la France qui les y a envoyés leur donne l'ordre, le feu vert, pour quitter le pays" (Cf. Discours de M. Jacques Chirac à Luanda, le 30 juin 1998). Or, ces troupes et mercenaires avaient investi le Congo-Brazzaville avant le 5 juin 1997, à la demande du "produit français" et sur ordre de Paris pour l'aider à effacer le système démocratique né de la Conférence Nationale Souveraine en 1991. Il est clair qu'en Afrique, le principe du pouvoir est simple : « celui qui remue la queue, rampe, lèche les bottes et garantit les "intérêts de la France", celui-là est jugé apte à "gouverner" ses compatriotes. »

Les exemples, les faits, les tragédies africaines, à l'actif de la France, étant légion :
- Qui donc peut se permettre de jeter la pierre à l'Amérique dans ces conditions ?
- Qui, en Occident, peut se targuer d'être pur de sang humain ?
- Qui, en Occident, a observé ne serait-ce qu'une seconde de silence sur toutes ces tragédies, comme celle du Rwanda, dont les populations n'avaient même pas attaqué ou agressé la France ?
- Qui n'a pas assassiné des "sous-hommes" ici et là ?
- Quelle résolution des Nations Unies, concernant l'Afrique, a été suivie d'effet, appliquée ? Aucune ! Sauf celle décrétant un coup d'Etat sous la bannière de l'ONU.

Les mêmes s'étant accaparé du Conseil de Sécurité où se vote et se décide de l'application ou non de toute résolution, quoique votée par eux (purs diversion et somnifère), aucune de ces résolutions n'a vu, jamais, un simple début d'application. Je voudrais rappeler ici, par exemple, la Résolution 867, du 29 octobre 1997, du Conseil de Sécurité des Nations Unies, demandant à toutes les troupes étrangères, mercenaires compris, de quitter immédiatement le territoire national du Congo-Brazzaville.

Seulement voilà, la France est membre du Conseil de Sécurité. Fort de son droit de veto, celle-ci s'oppose toujours systématiquement à l'application de cette résolution. Ainsi, mercenaires et troupes étrangères (véritables forces militaires d'occupation) continuent à piller, à violer les filles mineures et leurs mères en présence des autres membres de famille, et à assassiner les populations civiles congolaises, impunément. La France le sait.

La normalité, la réconciliation de tout un peuple, la paix, la démocratie ne seront jamais à l'odre du jour, peut-être seulement quand tous les gisements de pétrole congolais seront pillés, épuisés. D'ailleurs, n'est-ce pas M. Jacques Chirac qui avait déclaré que "la démocratie est un luxe pour les Africains" ? Alors, merci la France !

Comme quoi, et comme je l'avais lu il y a quelques années dans un numéro de l'hebdomadaire "Jeune Afrique", devenu "L'Intelligent" depuis, « la France est le pilier de nos dictatures ».

Ceci dit, les USA ne sont donc pas les seuls à fabriquer des monstres. Si eux fabriquent des terroristes de type Ben Laden, la France, elle, fabrique en Afrique des "terroristes d'Etat", à la Sassou Nguesso, légalisés par elle, sous l'indifférence coupable de l'Union Européenne qui ne dénonce ni ne condamne, jamais, les actes criminels d'un de ses Etats membres.

Dès lors, dans ces conditions, où est la différence entre les USA et la France ? En tout point de vue, ne se ressemblent et ne se rejoignent-ils donc pas, dans ces conditions ?

Que dire encore ?

Il y a quelques années, dans une de mes publications, je disais en direction de la France que les générations d'aujourd'hui ne sont plus celles des années 60. Rien n'y fit, encore faut-il être entendu, écouté.

En direction des autorités congolaises et de la France, j'ai dit : "Un peuple longtemps brimé, longtemps martyrisé et qui n'attend plus rien de personne, finit toujours par se révolter tôt ou tard. Ce jour-là, plus rien ni personne ne pouvant le contrôler, il s'en prend d'abord à l'objet réel de ses malheurs avant de se retourner, si nécessaire, contre ses propres leaders". Ai-je été entendu et écouté ? Jamais !

Je me souviens d'ailleurs, au sujet des massacres du Congo-Brazzaville (1997-1999), de la réplique d'un responsable de l'AFP qui me répondit via Internet : "Vous n'êtes pas représentatifs" (sic).

Malheureusement, il me semble avoir eu raison. Toutefois, j'aimerais avoir tort. Mais, telle est la condition "humaine" réservée aux « sous-hommes », selon la logique prédatrice des puissants depuis l'esclavage, la Conférence de Berlin, l'ère des compagnies concessionnaires et enfin la colonisation qui n'en finissent pas, à ce jour. Le Code Noir de Colbert et le Code de l'Indigénat de Bonaparte sont passés par là et s'appliquent encore en Afrique où la France détient le DROIT DE VIE OU DE MORT SUR TOUT LE MONDE.

Demain l'occident, les USA en tête, va attaquer une partie du monde "pour se débarrasser des scélérats, éradiquer le mal, le fléau" (sic). Ma question est simple :

- "C'est très bien de se débarrasser de ces monstres. Le monde entier est d'accord, au nom de la paix et pour le bien de toute l'humanité. Mais que va faire ce même Occident des "terroristes d'Etat", des criminels et autres dictateurs qu'il s'est permis d'installer au pouvoir dans nos pays, en Afrique et ailleurs, à travers le monde, au prix de fleuves de sang, sous l'indifférence coupable de l'ONU qui devait normalement être le fondement, le pilier même de toutes les démocraties crédibles et viables, mais où malheureusement se pavanent ces créatures immondes ?"

Pour preuve, le 26 septembre 2001, Sassou Nguesso (Docteur ès-crimes et génocides), l'autre créature de l'Occident sous couvert de la France, va se rendre aux Etats-Unis d'Amérique auprès du Groupe Chevron, l'équivalent de TotalFinaElf dans ce pays. Il y sera reçu avec tous les égards dus à un "chef d'Etat digne de son rang". Ses hôtes n'ont que faire de ses mains imbibées de sang humain, des 450 disparus du Beach de Brazzaville en 1999, livrés par le HCR, et des 2000 otages voire plus, séquestrés dans son fief natal, les régions du nord-Congo. Les familles ne cessent de demander, de réclamer, depuis la fin de la guerre, à l'ogre de Brazzaville, la créature de la France, qu'il leur rende ne serait-ce que les corps de leurs enfants, à défaut de les voir vivants. Rien n'y fait. Le monstre de la France et TotalFinaElf à Brazzaville reste sourd et muet. Est-ce la France qui fait obstacle, ou ne fait-elle rien, aucune pression sur son "bébé" pour ce faire ?

Pour divertir l'opinion nationale et internationale, il a mis en place une "Commission nationale d'enquête" composée de ses partisans, alors que le peuple dans son ensemble réclame, haut et fort, la mise en place d'une Commission Internationale d'enquête, pour des résultats plus équitables. Et la France fait la sourde oreille. Et pour cause !

A propos de la guerre annoncée.

L'Occident a décidé, parce qu'il y a eu affront et crime de lèse-majesté, d'aller faire la guerre à des peuples innocents qui n'ont rien à voir avec les actes de barbarie commis par une poignée d'individus face à des millions, voire des milliards d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards. N'y aurait-il pas une autre alternative que celle d'aller massacrer plus d'un million d'êtres humains ou de "sous-hommes" à tout prix ?

- La logique et la sagesse ne voudraient-elles pas que d'autres moyens que la guerre fussent utilisés ?
- L'occident dispose de tant de ressources, de moyens humains et technologiques pour traquer cette portion de quelques centaines voire milliers d'individus. Les opérations souterraines que savent bien mener les Services d'action de tous les pays occidentaux qui disposent de toute la logistique sophistiquée, comme quand ils organisent la mise en place des "terroristes d'Etat" qu'ils nous affectent, ne suffiraient-elles pas pour venir à bout de ces "créatures immondes" que l'occident lui-même fabrique ?
- Le gel des comptes bancaires, le bouclage des frontières des pays soupçonnés de connivence, entre autres mesures possibles de rétorsion, ne seraient-ils pas suffisants pour contraindre ces Etats à livrer les "monstres" ?

Les peuples du monde auraient sans doute souhaité, si on leur avait demandé leur avis, qu'au lieu d'aller faire la guerre à des peuples qui compteront les morts par centaines de milliers ou de millions, pour venger 5000 morts et disparus (c'est déjà beaucoup et trop aussi), la sagesse humaine l'emporte et que l'occident se réunisse d'abord pour faire le point, faire son introspection, aux fins de chercher au fond de lui-même ses propres maladresses. Car on ne pourra jamais dire que l'occident est aussi vierge et blanc comme neige, et que ses mains sont pures de sang humain qu'il ne voudrait le faire croire.

Les peuples du monde auraient souhaité sans doute que le bon sens l'emporte sur l'arrogance séculaire de l'occident qui ne reconnaît et n'avoue jamais ses torts, ses erreurs, ses fautes, encore moins ses crimes et génocides.

La situation d'aujourd'hui aurait été l'occasion pour l'Occident pour prouver au reste des "sous-hommes" sa supériorité humaine, ses valeurs, son degré de maturité et de sang-froid, lui qui est plus sage, plus civilisé que les "sous-hommes".

Après cette tragédie, la guerre et le grand nettoyage, un espoir demain ?

Mais, au-delà de cet acte odieux et ignoble qu'aucun être humain digne de foi ne saurait avaliser et applaudir, les peuples d'Afrique voudraient dire au monde occidental qu'il est dans son intérêt de prendre en compte les cris de douleurs et les pleurs des peuples pillés, désespérés, en quête de liberté et de paix. A travers cet acte, c'est plutôt toute la politique des nations occidentales dites civilées (?), à l'égard des pays du tiers-monde, qu'il faut revoir et remettre en question.

En d'autres termes, au-delà de ce carnage que personne au monde ne peut accepter, les pays occidentaux, notamment et particulièrement européens, devraient se garder de perpétuer leur politique omniprésente et omnipotente à l'égard des pays baptisés par eux : "pays en voie de développement (PVD)", devenus depuis "pays les moins avancés (PMA)", alors que le monde entier sait que le frein de tous ces pays, c'est l'Occident avec sa politique d'ogre. Les guerres programmées, organisées, soutenues et alimentées logistiquement ici et là en Afrique par exemple reposent sur cette logique prédatrice de requin.  

Les nations occidentales, particulièrement européennes, pourront-elles comprendre enfin, à travers cet acte condamné avec vigueur par tous unanimement, qu'il n'est pas sain, honnête et humain d'imposer par la violence, à des peuples innocents, des dictateurs criminels à la tête de leur pays respectif, pour le seul bien-être de ces commanditaires qui apparaîssent de plus en plus mafieux ?

La France fait partie de ces pays ; car ce qui vient de se passer aux Etats-Unis d'Amérique, c'est exactement ce qu'elle fait en Afrique (1). C'est cette politique-là que la Communauté internationale, l'ONU en tête, se devrait d'éradiquer à travers le monde (2).

Enfin, en tout état de cause, quels que soient les motivations et les intérêts en considération, sous le prétexte de la lutte pour la démocratie, la liberté et la dignité, les peuples d'Afrique réaffirment ici que rien, nous disons bien rien, ne justifie cet acte de barbarie qui n'a aucun respect de la valeur et du caractère sacrés de la vie humaine.

Sinon, "Qui croyons-nous libérer par l'assassinat ?" (Gandhi).

Strasbourg, le 13 septembre 2001

Jean-Claude Mayima-Mbemba
Secrétaire Général d’Africa-Humanvoice International (AHVI)



(*) Cet article a été publié le 13 septembre 2001. Un extrait a été publié par Le Soir de Bruxelles, le 14 septembre 2001, sous le pseudonyme Mountele Mpissa-Kongo, Brazzaville.

(1) - Cf. : Verschave (François-Xavier) : Noir Silence, éd. Les Arènes, Paris, 2000.
- Cf. : Verschave (François-Xavier), Beccaria (Laurent), Noir procès, éd. Les Arènes, Paris, 2001.
- Cf. : Le Floch-Prigent (Loïc), Affaire Elf - Affaire d'Etat, Le Cherche Midi Editeur, Paris, 2001.
- Cf. : Ottenheimer (Ghislaine), Lecadre (Renaud) : Les frères invisibles, enquête sur les dérives de la franc-maçonnerie, éd. Albin Michel, Paris, 2001.
- Cf. : Makouta-Mboukou (Jean-Pierre) : La destruction de Brazzaville ou la démocratie guillotinée, éd. L'Harmattan, Paris, 1999.
- Cf. : Makouta-Mboukou (J.-P.), Mayima-Mbemba (Jean-Claude) : Les derniers massacres du Congo-Brazzaville (Novembre-Décembre 1998) : Rapport succinct à Monsieur le Premier Ministre Français, éd. L'Harmattan, Paris, 1999.
- Cf. : Yitzhak Koula : La démcratie congolaise brûlée au pétrole, éd. L'Harmattan, Paris1999.
- Cf. : Mayima-Mbemba (Jean-Claude), Assassinats politiques au Congo-Brazzaville, éd. ICES, Paris, 2004.

(2) - Si les Etats-Unis d'Amérique créent des Terroristes de type "Ben Laden", la France, elle, crée des "terroristes d'Etat" de type "SASSOU NGUESSO" qu'elle place à la tête de nos pays.


P.S. :
Ce document a été très légèrement réactualisé en 2004. D'où la référence aux publications datant d'après 2001.


mardi 6 septembre 2011

La violence politique au Congo-Brazzaville. Devoir de mémoire contre l'impunité

La violence politique au Congo-Brazzaville
Devoir de mémoire contre l’impunité

Le 25 Octobre 1997 dans le même palais des Congrès qui abrita jadis une conférence nationale qui offrit au Congo ses premières élections démocratiques, celui que l'on appelle désormais le Général-Président s'autoproclama Chef de l'état et du gouvernement congolais.

Au lendemain de cette cérémonie d'auto-investiture, et alors même que le Général-Président appelait à la réconciliation nationale, la milice cobra de M. Sassou, aidée de soldats angolais, procédait à l'extermination de plusieurs jeunes résidant dans le quartier Bacongo de Brazzaville, au seul motif de leur origine ethnique et de leur éventuel soutien antérieur à M. Bernard  Kolélas, Député-maire de Brazzaville alors en exil. Ainsi fut apportée l'ultime démonstration du paradoxe Sassou Nguesso.

Aussi, à l'heure où le nouvel homme fort, filleul de la Françafrique, parle d'instaurer la démocratie au Congo, nos questions premières reviennent-elles, plus que jamais, en guise de conclusion :

- Quelle crédibilité accorder aux promesses “démocratiques” d'un homme dont les discours sont en décalage avec les actes ?

- Quel sens donner aux assertions d'un homme qui affirma lors de la conférence nationale congolaise qu'“il n'est point nécessaire d'enjamber d'autres corps pour aboutir à la démocratie”, mais qui, hélas, vient de prendre activement part à l'une des guerres les plus meurtrières qu'ait connues le Congo ?

- A quelles réalités peuvent renvoyer des notions comme "respect des libertés fondamentales, respect des biens publics, respect de la forme républicaine de l'Etat", lorsqu'elles émanent d'un homme dont les canons viennent de contribuer à la négation du Droit à la vie ?

- Est-il possible qu'un tel homme puisse croire aux vertus de la Démocratie après avoir laissé parler sa foi en celles des canons lors de son accession-retour au Pouvoir ?

Congolais en exil, Jean-Claude MAYIMA-MBEMBA est Secrétaire général de l'Organisation Africa Human Voice International (AHVI). il a été rapporteur de la Commission Ad'hoc « Assassinats » de la Conférence Nationale Souveraine organisée à Brazzaville, en 1991. Co-auteur avec le professeur Jean-Pierre MAKOUTA-MBOUKOU du livre Les derniers massacres du Congo-Brazzaville paru chez L'Harmattan, il est auteur du livre Assassinats politiques au Congo-Brazzaville, tome 1, publié aux Editions ICES.

ISBN : 978-2-296-05216-1