vendredi 20 juin 2014

(France/Afrique/Françafrique) Laurent Gbagbo, l'ancien président ivoirien règle ses comptes avec la Françafrique



chirac-gbagbo
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Les magistrats de la Cour pénale internationale ont suffisamment d’éléments à charge contre Laurent Gbagbo. Détenu depuis 2011 à La Haye, il n’attend pas son procès les bras croisés. Dans « Pour la vérité et la justice », il dévoile sa stratégie de défense. Et comme la meilleure défense, c’est l’attaque, il raconte longuement ce qu’il pense de Chirac, Villepin, Sarkozy et Hollande. Et ça déménage…

EXTRAITS

Chirac a besoin d’argent

C’était en 2001, je pense. Villepin et Robert Bourgi m’ont demandé de cracher au bassinet pour l’élection en 2002 en France. Nous étions au Voltaire, un restaurant qui est sur le quai du même nom, près de la Documentation française [à Paris, près du domicile privé de Jacques Chirac, NDLR]. C’était le prix pour avoir la paix, en Françafrique. J’ai eu une entrevue avec Chirac, tout s’est très bien passé, il m’a raccompagné, il était très amical, et il m’a dit en me tapant sur l’épaule, sur le perron : « Je ne suis pas un ingrat. » Je ne suis pas fier de cet épisode, mais je pensais y gagner la marge de manoeuvre nécessaire pour avancer vers nos objectifs. On me l’a reproché en disant que c’était la preuve de mon double langage, que je m’appuyais sur le néocolonialisme pour le critiquer. Comme si on pouvait toujours répondre à des partenaires aussi puissants, sans employer la ruse et la diplomatie. On m’a mis dès le début en situation de crise et d’urgence permanentes. Au moins, ils ne sont jamais revenus à la charge. Je n’aurais pas accepté. Ils le savaient. Cela n’a pas amélioré nos relations. Plus tard, Chirac a dit que je l’avais « manqué » (…)

Les 18 et 19 septembre 2002, j’étais en voyage officiel à Rome. A peine arrivé, qui je vois, à l’hôtel ? Robert Bourgi. Bien sûr, j’ai trouvé la coïncidence curieuse et, pour tout dire, ça ne pouvait pas en être une. Nous avons dîné ensemble (…) Je suis rentré à l’hôtel. Vers 3 ou 4 heures du matin – il était 2 heures à Abidjan – j’ai été informé par un coup de fil de l’attaque militaire massive déclenchée dans tout le pays. Je décide de rentrer immédiatement. Robert Bourgi apparaît à ce moment et insiste : « Passe à Paris voir ton grand frère [Chirac]. » Sur le moment, j’ai pensé à tous ces chefs d’Etat, en Afrique, qui étaient partis en voyage et n’avaient jamais pu rentrer (…) Je ne suis pas allé à Paris, voir Chirac. Je suis rentré à Abidjan.

Pour qui se prend Villepin ?

Je suis arrivé le jeudi 23 janvier 2003, par un vol régulier d’Air France : je craignais qu’on tire sur mon avion présidentiel. Tout est toujours possible. Je devais voir Chirac le lendemain à 16 heures à l’Elysée. Le matin de ce fameux vendredi, on m’a glissé sous la porte de ma chambre, à l’hôtel Meurice, le texte des accords de Marcoussis. Bongo était descendu dans le même hôtel, pour me travailler au corps. C’était un ami de Ouattara, et le plus fidèle allié de la France depuis la disparition d’Houphouët. A 11 heures, je suis parti pour l’Elysée,Le Monde était déjà paru. Je l’ai lu dans la voiture, j’ai découvert qu’ils y donnaient déjà, en page 2, le nom du futur Premier ministre, une proche de Ouattara, membre de son parti, le RDR, Henriette Diabaté. Quand nous avons été ensemble, Chirac, Galouzeau et moi, Chirac me dit qu’il tient à ce que Henriette Diabaté soit Premier ministre. Merci, je l’avais déjà lu dans le journal ! C’est exactement ça, la Françafrique. J’ai refusé de signer (…) Villepin m’a ainsi clairement signifié le peu de respect qu’il avait pour moi et pour ma fonction. Villepin, Soro et Ouattara ont repris en choeur la rengaine Henriette Diabaté. On aurait dit une chorale qui avait répété ensemble son concert. J’ai dit à Villepin : « Vous n’écoutez donc même pas votre président ? » Il semblait se prendre un peu pour Jacques Foccart, un peu pour Jacques Chirac, et je me demande s’il ne se croyait pas supérieur aux deux, en se prenant pour Dominique de Villepin.

Une bavure française

[A propos du bombardement par l'aviation ivoirienne d'une base militaire française à Bouaké en novembre 2004, qui a fait 9 morts.] La sécurité militaire ne lâchait pas les pilotes d’une semelle, ni le jour ni la nuit. Elle savait combien de bières ils buvaient, où ils sortaient, à quelle heure et avec quelles filles ils rentraient. Des militaires français les côtoyaient, dans les boîtes de nuit, dans les « maquis » d’Abidjan. Les deux pilotes avaient été filmés et photographiés par les Français au retour de leur mission de bombarde (…) Le ministre de l’Intérieur du Togo, François Boko, les fait arrêter. Il les garde dix jours. Il appelle l’ambassade de France, le ministère des Affaires étrangères à Paris, le ministère de la Justice, pour dire : « Nous les tenons à votre disposition. » Le président Eyadema, qui était très servile vis-à-vis de la France, parce qu’il avait besoin de son aide et de celle de l’Europe, était prêt à tout pour faire plaisir à Chirac. Eh bien ! La France n’en a pas voulu !… Cela prouve bien qu’il s’agit d’une bavure française, et non d’une bavure ivoirienne. Mon explication, c’est qu’il y avait une filière parallèle.

Hollande, le lâcheur, et Sarkozy, l’arrogant

François Hollande, il venait me voir à mon hôtel chaque fois que j’étais à Paris. Je n’en ai jamais rien attendu, et je n’en attends rien. Les avocats de Ouattara ici, à La Haye, sont ses amis intimes, Jean-Paul Benoit et Jean-Pierre Mignard. Ouattara ne les a certainement pas choisis au hasard. Il sait ce que lobbying veut dire… Les socialistes français ont un complexe… Ils veulent faire croire qu’ils gouvernent comme la droite. Au début des années 2000, Villepin les a tous manipulés, en leur disant le monstre que j’étais… Ils ont eu peur d’être éclaboussés, ils m’ont lâché (…). Sarkozy, c’est autre chose. Je l’ai rencontré pour la première fois à New York, à l’Onu, en 2007. C’est Robert Bourgi qui m’avait suggéré de faire le déplacement, pour voir le nouveau président, après tous les problèmes que j’avais eus avec Chirac. Je n’avais donc aucun a priori négatif. Il a quitté l’aire réservée aux cinq membres du Conseil de sécurité dès qu’il m’a vu, et il est venu me serrer la main. « Président, ces élections, vous les faites quand ? » (…) La discussion s’est arrêtée là. Chez lui, à la place des idées, il y a l’arrogance

« Pour la vérité et la justice », de Laurent Gbagbo et François Mattei (éd. du Moment, 320 p., 19,95 E). Parution, le 26 juin.

jeudi 12 juin 2014

(Congo-Brazzaville) Scission du Congo : Compte rendu de la conférence de Presse sur la création de l’état Sud Congo

by Officiel Brazzanews
la création de l’état Sud Congo

Conférence de Presse sur la création de l’état Sud Congo
10 Juin 2014 – Salon Hoche, Paris

Le Conseil provisoire, signataire de la déclaration de création de l’Etat Sud Congo, a tenu une conférence de presse au cours de laquelle ses porte-paroles, Robert Poaty Pangou et Modeste Boukadia ont respectivement repréciser les raisons profondes de cette décision et indiquer les conséquences politiques et juridiques qui en découlent.

Tout en rappelant principalement les faits criminels dont ont été et sont toujours victimes des personnalités et anonymes originaires des régions Sud du Congo, Robert Poaty Pangou a justifié la création de l’état Sud Congo par la nécessité de protéger des vies humaines en s’exclamant « Nous ne voulons plus nous faire tuer et nous ne nous ferons plus tuer ».

Il a ainsi rappeler les crimes politiques et massacres de masse dont ont été victimes le président Alphonse Massamba-Débat, ancien chef d’état du Congo dont la dépouille n’a jamais été retrouvée, le Cardinal Emile Biayenda, enterré vivant, le président Marien Ngouabi, ancien chef d’état du Congo, dont l’accusation d’assassinat fut portée à tord sur des congolais originaires du Sud Congo tous massacrés à la suite du slogan faussement accusateur « bakongo ba bomi Marien (Les Kongos ont tué Marien)», les 353 jeunes gens triés sur le critère de leur appartenance Sud Congo et massacrés au beach de Brazzaville (la tristement célèbre affaire des disparus du beach).

Il a conclut en précisant, en réponse à une question d’un participant sur la possibilité d’abandonner la démarche si Sassou Nguesso venait à partir du pouvoir, que la création de l’état Sud Congo allait au-delà du pouvoir détenu par la personne de Sassou Nguesso qui n’est qu’un élément du conflit de pouvoir Nord – Sud générateur de dégâts humains sur le peuple du Sud Congo depuis la guerre civile Nord – Sud de 1959.

Les principales annonces de la conférence ont été faites par Modeste Boukadia qui expliquant les conséquences politiques et juridiques de la création de l’état Sud Congo, a annoncé la saisie du Secrétariat Exécutif des Nations Unies en vue de procéder à la nomination d’un Administrateur Judiciaire du CONGO, ayant mandat des Nations Unies, et dont les missions seront de gérer les affaires courantes du Congo à titre transitoire, avec le Gouvernement Spécial Provisoire du Sud Congo. Cet Administrateur Judiciaire aura aussi pour mission de procéder à l’ouverture d’un compte séquestre des recettes du Congo jusqu’au Référendum d’Autodétermination pour la partition humaniste envisagée. Les ordres de règlement émaneront de l’Autorité Spéciale Provisoire sous contrôle de l’Administrateur Judiciaire.

Au niveau politique et institutionnel sur le Congo dans son état actuel, Modeste Boukadia a indiqué qu’ à compter du 30/04/2014, tous les congolais et toute la Communauté Internationale, doivent considérer que Monsieur SASSOU n’est plus le président de la République du Congo dit Brazzaville, que la conséquence de la requête, présentée comme diplomatique, est que désormais, ni Monsieur SASSOU, ni le Gouvernement actuel, ni le parlement n’ont plus la délégation de signature pour leur permettre d’engager l’Etat du Sud Congo. Par ces faits, tout document, tout contrat, tout projet de loi, et autres, émis par le pouvoir de l’ex-République du Congo Brazzaville, se voit de fait désormais de nul et de nul effet.

Gaston Audriac Okongo

LIRE OU TÉLÉCHARGER :
LIRE OU TÉLÉCHARGER : L’INTÉGRALITÉ DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE  SUR LA CRÉATION DE L’ÉTAT SUD CONGO

mardi 3 juin 2014

[Centrafrique] Les ressortissants de pays tiers en difficulté en RCA

Les ressortissants de pays tiers en difficulté en RCA

KENTZOU, 3 juin 2014 (IRIN) - Alors que des milliers de réfugiés de la
République centrafricaine (RCA) se sont installés dans des villages du
Cameroun voisin après avoir fui les violences, bon nombre de ressortissants
de pays tiers avec lesquels ils se sont échappés sont encore bloqués dans
les zones frontalières et survivent grâce à l'aide qui leur est attribuée de
manière ponctuelle. Ils ressentent de la frustration, car les promesses de
rapatriement n'ont pas été tenues.

Contrairement aux réfugiés qui sont protégés par les conventions
internationales, les ressortissants de pays tiers (RPT), qui n'appartiennent
ni à leur pays de refuge ni au pays qu'ils ont fui, ne sont protégés par
aucune convention internationale relative aux droits de l'homme. Il revient
souvent à leur gouvernement de s'occuper d'eux et d'organiser leur
rapatriement. Mais 13 571 ressortissants de 12 pays africains vivent dans
une situation incertaine à l'est du Cameroun depuis plusieurs mois.

« Le principal problème créé par cette situation réside dans la confusion
qui entoure ces deux questions [réfugiés et RPT]. Les RPT se considèrent
souvent comme des réfugiés, mais ils ne bénéficient pas des droits des
réfugiés », a dit Roger Charles Evina, responsable du bureau de
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Cameroun.

Bon nombre de RPT vivent dans des maisons qu'ils louent dans des petites
villes camerounaises proches de la frontière, dans des villages ou des camps
de transits mis sur pied par l'OIM, qui a participé au rapatriement
d'anciens migrants vers leur pays d'origine. Mais ces opérations sont
coûteuses. Ainsi, l'organisation a déboursé 500 000 dollars cette année pour
rapatrier quelque 700 Maliens chez eux. Bon nombre de gouvernements
africains n'ont pas les moyens de financer et d'assurer la logistique,
notamment en ce qui concerne les moyens de transport de masse, a expliqué M.
Evina.

Aliou Djakité, 85 ans, a dit à IRIN qu'il avait été informé par le consul du
Mali au Cameroun - qui paye les loyers d'un groupe de Maliens installés dans
la ville de Kentzou, à l'est du pays, et leur donne de l'argent - que le
consul arrêterait de payer les loyers à la fin du mois de mai en raison de
contraintes financières qui ont également entraîné le report, pour une durée
indéterminée, de leur rapatriement.

« Nous nous sentons abandonnés. Le gouvernement est incapable de nous
fournir de la nourriture ou un toit. Nous ne savons pas vers où ou qui nous
tourner », a dit M. Djakité qui a fui la RCA au mois de février pour
s'installer à Kentzou.

Manque de fonds

L'OIM, qui a déjà rapatrié des Tchadiens et des Soudanais depuis le
Cameroun, prévoit de rapatrier quelque 5 000 autres Tchadiens au cours des
trois prochains mois, lorsque le Fonds central d'intervention pour les
urgences du Bureau pour la coordination des affaires humanitaires des
Nations Unies (OCHA) et les Etats-Unis lui auront versé 850 000 dollars. Au
mois d'avril l'organisation a suspendu ses opérations en raison d'un manque
de fonds. Les Tchadiens représentent l'essentiel des RPT au Cameroun.

Les organisations d'aide humanitaire travaillent au maximum de leur capacité
suite à l'afflux de réfugiés et de migrants arrivés de la RCA depuis
l'escalade de la violence en fin d'année dernière. Sur les 274 millions
prévus par le plan de réponse régional [
http://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/534e78349.pdf ]
établi par les organisations d'aide humanitaire, seulement 12 pour cent des
fonds ont été versés, a indiqué le Haut Commissariat des Nations Unies pour
les réfugiés (HCR) qui a lancé un nouvel appel [
http://www.unhcr.fr/537f3e67c.html?_ga=1.121429576.1392498903.1399669963 ]
de fonds pour venir en aide aux quelque 85 000 réfugiés arrivés à l'est du
Cameroun depuis le mois de janvier. L'agence a relogé plus de 25 000
réfugiés installés dans les zones frontalières dans des villages, où ils
sont hébergés sur des sites municipaux.

Le Cameroun accueille actuellement près de 200 000 réfugiés de RCA et du
Nigeria, où les insurgés de Boko Haram ciblent de plus en plus les civils
lors des raids sanglants qui se poursuivent malgré les déploiements
militaires dans le nord-est du pays. [
http://www.irinnews.org/fr/report/99794/le-cameroun-confront%C3%A9-%C3%A0-un
-afflux-important-de-r%C3%
A9fugi%C3%A9s-centrafricains ]

Des engagements, mais pas de rapatriement pour l'instant

A Kentzou, les délégations des ambassades sont allées à la rencontre de
leurs ressortissants, notamment des Maliens, des Nigérians, des Nigériens et
des Sénégalais, et leur ont donné de l'argent ainsi que des produits de
première nécessité, mais elles ne leur ont pas proposé de vol retour. La
majorité des RPT ont passé la plus grande partie de leur vie en RCA.
Certains y sont nés de parents de nationalité différente ou sont issus d'un
couple mixte, tandis que d'autres ne parlent pas leur langue nationale ou la
langue de leur ethnie.

Des familles ont été séparées lorsqu'elles ont fui les attaques des groupes
armés luttant aux côtés de la coalition rebelle qui a renversé le président
François Bozizé en mars 2013. Les membres d'une même famille sont parfois
installés dans les différents camps de transit établis le long de la
frontière entre la RCA et le Cameroun. D'autres ont perdu des proches et la
majorité ont perdu leurs moyens de subsistance, mais ils espèrent les
retrouver après leur transfert dans leur pays d'origine.

« Nous nous débrouillons sans recevoir beaucoup d'aide. Nous empruntons de
l'argent ou nous vendons nos téléphones pour acheter de la nourriture », a
dit Lawan Bukar Soye, un commerçant nigérian qui a quitté sa région de
l'Etat de Borno pour s'installer en RCA en 1992. Il a indiqué que les
responsables de l'ambassade les avaient informés que la principale priorité
du Nigeria était de combattre Boko Haram et que leur rapatriement depuis le
Cameroun devrait attendre.

« Nous vivons par la grâce de Dieu », a dit Aissatou Abdoullahi, qui a
expliqué à IRIN que son mari avait été tué durant les attaques et qu'elle
avait été séparée d'une partie de sa famille qui vit dans un autre camp de
transit à l'est du Cameroun. « Si nous mangeons le midi, nous sautons le
repas du soir ».

« La vie est dure ici. Si nous mangeons une fois, ça va, deux fois, c'est
bien et trois fois, c'est plus que bien », a dit Abdoul Aziz Ly, un ancien
vendeur de diamant originaire du Sénégal, en expliquant que certains de ses
compatriotes avaient fui leur maison seuls et qu'il émettait des doutes sur
les promesses de rapatriement faites par Dakar. La majorité des RPT
aujourd'hui présents à l'est du Cameroun ont fui la RCA au début de l'année,
lorsque que le conflit s'est aggravé.

Les Etats responsables de leurs citoyens

M. Evina de l'OIM a indiqué que l'organisation était en pourparlers avec
plusieurs ambassades africaines pour organiser le déplacement de leurs
ressortissants des zones isolées vers les camps de transit de Kentzou et
Garoau-Boulai (une autre ville frontalière camerounaise, située à l'est du
pays). L'installation dans les camps est importante pour la reconnaissance
du statut de RPT des anciens migrants. Cela facilite aussi la fourniture de
l'aide, a expliqué M. Evina.

« Il est très difficile, en particulier pour les ambassades africaines, d'un
point de vue technique et financier [d'évacuer leurs ressortissants]. Nous
avons contacté les bailleurs de fonds européens et occidentaux, mais ils ont
dit que chaque pays était responsable de ces citoyens. La première priorité
pour l'OIM est de donner aux RPT la protection et les produits de base dont
ils ont besoin », a expliqué le responsable de l'OIM.

Le conflit a également causé une crise pour les RPT qui ont des liens
familiaux avec la RCA et d'autres pays, et a plongé ceux qui ont perdu leurs
papiers d'identité dans le désespoir. Bintou Touré, qui est née de parents
sénégalais en RCA et a épousé un Sénégalais, dont elle a divorcé, a dit
qu'elle souhaitait se réinstaller au Sénégal, où son ex-mari est retourné
vivre avec leurs sept enfants. Aujourd'hui, elle espère que l'ambassade du
Sénégal à Yaoundé, où elle a déposé une demande de papiers, va l'aider.

Faisal Kadir, un étudiant nigérian, a dit qu'il avait des difficultés à
obtenir une déclaration de perte de carte d'identité des autorités
centrafricaines depuis que le conflit l'a conduit à quitter la ville du sud
de la RCA où il a étudié le français jusqu'en février.

« J'essaye de trouver un moyen de rentrer au Nigeria. C'est mon principal
problème », a dit M. Kadir, en expliquant que sa mère avait été tuée dans
les attaques et qu'il avait perdu contact avec le reste de sa famille.

ob/cb-mg/amz

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Cet article en ligne:
http://www.irinnews.org/reportfrench.aspx?reportID=100164

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