lundi 29 février 2016

(France/Congo-Brazzaville/Françafrique) Communiqué de presse : "Liberté, j'écris ton nom" - Le cri d'une femme !

Madame,
Monsieur,

Vous trouverez ci-dessous un communiqué (et ci-joint des photos), sur un sujet peu évoqué; le Congo.
Ce pays se trouve dans un équilibre précaire avant les élections présidentielles à un tour.

Modeste Boukadia est mon mari et je souhaite attirer l’attention sur des exactions /genocide qui se déroulent au Congo.

Au plaisir de vous lire,

Dr Nadine Nagel-Boukadia
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Il y a plus d'un an, le monde s'est appelé " Charlie". Cet événement nous rappelle que la Vie et la Liberté d'expression sont des biens précieux.
En arrivant à Brazzaville, le 15/01/2016, Modeste Boukadia fut accueilli par 1900 militaires et fut conduit à la maison d'arrêt de Pointe Noire.

Que lui reproche-t-on ?

Modeste Boukadia, Président du parti Cercle des Démocrates et Républicains du Congo (CDRC) était candidat aux élections présidentielles de 1997. Mais suite au coup d'état du Général Sassou, la démocratie n'est plus depuis 5 ans remplacé par la loi martiale.

Modeste Boukadia et ses compagnons veulent ensemble construire l'avenir du Congo, travailler dans la liberté et la justice. Ils marchent sur les traces des pères fondateurs (messieurs Fulbert Youlou, Jacques Opangault et Felix Tchicaya). Les élections présidentielles de 2009 ont été entachées d'irrégularités. Modeste Boukadia et les membres du CDRC avaient appelé au boycott.

Après l'obtention d'autorisation, Modeste Boukadia a organisé 2 meetings, l'un à Brazzaville, l'autre à Pointe Noire. Du " Ensemble Construisons l'Avenir", Modeste Boukadia a proposé un gouvernement d'union nationale. La réponse fut l'arrestation de 28 membres du CDRC, kidnappés chez eux. 

Ayant pu échapper à cette rafle, Modeste Boukadia, respectueux du Droit et de la Démocratie, en utilisant les voies diplomatiques, interpelle les Organismes Internationaux, les Chefs d'Etat, leurs Ambassadeurs, et leurs présente le mémorandum de l'Etat "Sud Congo".

En avril 2014, 14 des compagnons de Modeste Boukadia membres du CDRC sont condamnés à des peines de 2 à 7 ans pour atteinte à la sûreté de l'état. Modeste Boukadia sera condamné à 30 ans de travaux forcés, par contumace. Le code de procédure criminelle ne prévoit pas ce jugement par contumace...et de surcroît aux travaux forcés !

Modeste Boukadia mise sur la jeunesse, à qui il veut rendre sa dignité par le travail, la liberté et l'égalité pour tous. L'Afrique, malgré ses douleurs et déchirures, est l'avenir pour ses enfants. Elle est aussi le poumon économique du Monde.

Ce monde en ébullition où le sang et la mort sont quotidiens. Qu'en est-il de 750 000 congolais disparus ?

Les médias, ce contre-pouvoir politique, ne sont-ils plus capables de s'identifier à "J'accuse" de Zola. Avons-nous en 2016, une nouvelle affaire Dreyfus/ Boukadia ?

Rappelons, que le Congo a contribué à sauver la France pendant la seconde guerre mondiale, lorsque le Général de Gaulle avait transféré la capitale de la France à Brazzaville (Brazzaville, capitale de la France libre).

Pour que l'Afrique entre dignement dans le 21ème siècle, que les jeunes africains ne connaissent pas le sort des migrants syriens.

Libérez Modeste Boukadia, ses compagnons, libérez les prisonniers politiques, et ils libéreront le Congo.

Libérez-les maintenant !


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  Meeting de Pointe Noire le 29 juin 2013


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   Freedom, I write your name 

A year ago, the whole world said "I am Charlie". That tragic event reminds us that  Life and Freedom of Speech are precious gifts. 

When Modeste Boukadia landed in Brazzaville on January15th 2016, he was welcomed by 1900 soldiers with armed vehicles and driven to Pointe Noire detention centre.

What has been arrested for?

A bit of history
Modeste Boukadia is President of political party CDRC, which stands for Circle of the Democrats and Republicans of Congo. 

Modeste Boukadia and his companions want to build together the future of Congo, a future where you can work with the assurance that Freedom and Justice are guaranteed. They follow the footsteps of the founding fathers of the Republic of Congo:  Mr. Fulbert Youlou, Jacques Opangault and Felix Tchicaya.

Democracy wiped out by Coup and genocide

Modeste Boukadia was candidate to the 1997 presidential elections. But General Sassou's coup d’état and the martial law he implemented wiped away Democracy for 5 years. 5 years which saw a genocide being committed in Congo (750.000 people missing).

Africa has paid a heavy price for Rwanda, and hoped it will not happen again. Unfortunately, Congo joined this macabre and shameful list. And yet Mrs. Simone Weil, talking about the Holocaust, made the vain wish mankind will never live this again...

The 2009 Presidential elections were tarnished with irregularities. Modeste Boukadia and the members of CDRC called for a boycott of the elections. His call was followed by the population as international observers noticed a tiny 10% turnout for the presidential elections.

In 2013, after being granted the necessary authorizations, Modeste Boukadia organized 2 meetings, one in Brazzaville, the other one at Pointe Noire. The slogan he used was "Build the Future Together", and he requested the formation of a national-unity government. Following his request, 28 members of the CDRC were arrested, kidnaped in their own homes. Modeste Boukadia managed to escape the raid. Respectful of the Rule of Law and Democracy, he used democratic ways to raise the awareness of International Institutions, Heads of State, and Ambassadors, and presented to them the memorandum of "South Congo State, a solution inspired by Tchecoslovaquia split to prevent further ethnic cleansing in Congo and put an end to tribalism. 

In April 2014, 14 of his companions are sentenced of 2 to 7 years’ prison, for acts against the security of the State. Modeste Boukadia was sentenced to 30 years of forced labour, in absentia. In absentia judgment does not exist in the Congolese Criminal Procedure Code... and forced labour even less!
That decision was denounced by the United Nations Human Rights Commission in November 2014.

Why this case matters for Congo, Africa and the world

Modeste Boukadia bets on the youth. He wants to restore their dignity through work, freedom and equality for all. Africa, despite her pain and tears, is the future for her children. It is also the economic hub of the World.

A world in turmoil where blood and death are daily. What about 750 000 Congolese (ignored)?
The media, against political power, they are more able to identify with "J'accuse" by Zola. We have in 2016, a new Dreyfus / Boukadia case?


Recall, the Congo helped save France during the Second World War, when Grail de Gaulle had transferred the capital of France in Brazzaville (Brazzaville, capital of Free France).

Dr Nadine Nagel-Boukadia

jeudi 25 février 2016

(France/Congo-Brazzaville/Sassou Nguesso) Pétition pour la libération de M. Modeste BOUKADIA


M. Sassou Nguesso, merci de LIBERER M. MODESTE BOUKADIA et tous les autres prisonniers politiques !



logo1-petition 
Chers amis,

Je viens de créer ma propre pétition sur le Site de Pétitions Citoyennes d'Avaaz -- elle s'intitule "MONSIEUR SASSOU NGUESSO, PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CONGO-BRAZZAVILLE.: Nous vous demandons de libérer M. Modeste BOUKADIA et les autres prisonniers politiques".

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Cette cause me tient vraiment à cœur et je pense qu'ensemble, nous pouvons agir pour la défendre. Mon objectif est de recueillir 100 signatures et j'ai besoin de votre aide pour y parvenir.


Pour en savoir plus et signer la pétition, cliquez ici:
https://secure.avaaz.org/fr/petition/MONSIEUR_SASSOU_NGUESSO_PRESIDENT_DE_LA_REPUBLIQUE_DU_CONGOBRAZZAVILLE_Nous_vous_demandons_de_liberer_M_Modeste_BOUKDIA_//?launch

Veuillez prendre un instant pour m'aider: faites passer le mot -- de telles campagnes démarrent toujours timidement, mais prennent de l'ampleur lorsque des gens comme vous s'impliquent!

Merci mille fois,
Jean-Claude

mercredi 24 février 2016

(CONGO-BRAZZAVILLE) La politique d'apartheid ethno-tribale de Sassou Nguesso




  DECLARATION DE L’ASSOCIATION UNION-CONGO
 
LA POLITIQUE D’APARTHEID ETHNO-TRIBALE DE SASSOU NGUESSO AU CONGO-BRAZZAVILLE

L’Association UNION-CONGO n’est ni pour l'arrestation ni l'incarcération du Général Jean-Marie Michel MOKOKO (alias J3M comme aiment l'appeler ses sympathisants), encore moins pour la politique de la terre brûlée de M. Sassou Nguesso. 

Cependant, l’Association UNION-CONGO suit avec une attention très particulière la situation et les tergiversations du régime de Brazzaville qui, aujourd'hui, souffle le chaud et le froid dans cette affaire.

Depuis la diffusion de la vidéo[i] qui met en exergue les agissements et les propos tenus par le général Mokoko dans laquelle il annonce faire un coup d'Etat contre M. Sassou Nguesso, le pouvoir de Mpila-Oyo, malgré les annonces de son procureur, M. André OKO-NGAKALA, traîne les pieds pour mettre à exécution ce qu'il a promis et décidé. Un autre que Mokoko, surtout s'il s'agit d'un "Sudiste" et très particulièrement d’un originaire de la région du Pool, serait déjà sous les verrous, derrière les barreaux, sans enquête préalable, sans audition ni interrogatoire, s'il n'est pas tué, sans autre forme de procès.

La chance de M. Mokoko, s'il est encore en liberté et surtout en vie aujourd'hui, c'est d'être issu de la même région et de la même ethnie que M. Sassou Nguesso. Lui-même le dit dans sa vidéo, les "Guerriers" ne pardonnent pas. Les Makoua sont un sous-groupe ethnique Mbochi. Car, d'autres que lui, sont déjà en prison pour 1000 fois moins que ce que l'on reproche au général Jean-Marie Michel Mokoko, lui qui est même allé jusqu'à dresser la liste des personnes à "neutraliser" (en termes militaires cela veut dire tuer) au cours de son coup d'Etat.

Des victimes expiatoires

Ceci dit, l’Association UNION-CONGO réaffirme que M. Modeste BOUKADIA, président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo (CDRC), n’avait programmé aucun coup d’Etat ni projeté d’assassiner ou faire assassiner qui que ce soit, contrairement aux propos bien audibles de M. Mokoko. Mais, M. BOUKADIA a été arrêté et incarcéré sous le prétexte fallacieux d’avoir attenté à la sureté de l’Etat et condamné à 30 ans de prison aux travaux forcés par contumace, le contumax ne figurant nulle part dans le Droit congolais[ii]. En quoi donc les faits reprochés à M. BOUKADIA sont-ils plus graves que ceux de M. MOKOKO ?

M. Modeste BOUKADIA et les membres de son parti croupissent en prison parce qu'ils ont osé user de leurs droits : la liberté d'opinion, d'expression et de manifester garantie par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et même par toutes les Constitutions de M. Sassou Nguesso.
L’Association UNION-CONGO constate que même ceux des prisonniers politiques ayant purgé leur peine de 2 ans d'emprisonnement ferme, depuis l’année dernière, sont toujours gardés en prison. Le régime d'apartheid ethno-tribal de Brazzaville continue de leur faire subir le "châtiment collectif pour appartenance ethnique", parce qu'ils sont des « Sudistes » originaires de la région du Pool.
Au moment où UNION-CONGO rédige ce document, elle apprend que les "SAGES MBOCHI" sont entrés dans la danse et seraient en train de négocier le cas MOKOKO avec le Pouvoir de Mpila-Oyo, conformément aux us et coutumes ethno-tribales mbochi.

L’Association UNION-CONGO exprime son étonnement et s’interroge sur le rôle de ces fameux "Sages" ethno-tribaux qui n’ont pas existé lors de l’arrestation de M. Modeste BOUKADIA et les membres de son parti. 

A cet effet :
-          UNION-CONGO constate qu'il y a deux poids et deux mesures dans le traitement des citoyens Congolais selon qu'ils sont originaires des régions Nord ou Sud du Congo.

-          Au regard de ce qui précède, l’Association UNION-CONGO constate l’existence et l’instauration par M. Sassou Nguesso d’un régime d'APARTHEID ETHNO-TRIBAL EN REPUBLIQUE DU CONGO (Brazzaville)

Car, au Congo-Brazzaville, sous le régime d'apartheid ethno-tribal de Sassou Nguesso, un Congolais originaire du Nord ne va pas en prison quand il assassine un « Sudiste ». Au contraire, il monte en grade, il est encensé et on organise une fête en son honneur. Le cas du général Mokoko tombe sous le sens. Avec les "SUDISTES" Sassou ne tergiverse pas, il ne négocie pas. Aucune chance d'être en vie. Avec un "NORDISTE" de son ethnie, comme c'est le cas avec M. Mokoko, le voilà qui tergiverse et qui négocie... Les lois de la République ne sont plus en vigueur. Ce sont les us et coutumes traditionnelles ethno-tribales mbochi qui sont privilégiées et mises en valeur. Et voilà les "Sages" !

Certes, le principe du pouvoir en Afrique francophone est simple : Celui qui remue la queue, rampe, lèche les bottes et garantit les "Intérêts" de..., même mondialement reconnu criminel, celui-là est jugé apte à « gouverner » ses compatriotes"[iii].

En conclusion, eu égard à ce qui précède, l’Association UNION-CONGO :

- Proteste contre le traitement fait aux citoyens ressortissants des régions Sud du Congo ;

- Dénonce la ségrégation ethno-tribale et la discrimination dont sont victimes les Congolais originaires des régions sud du Congo ;

- Invite tous les observateurs de tous les Etats membres de l’ONU à se saisir de cette situation pour faire pression auprès des autorités du Congo-Brazzaville ;

- Demande à l’ONU, l’Union Européenne et l’Union Africaine d’intervenir auprès des autorités du Congo-Brazzaville pour faire libérer tous les prisonniers politiques jusqu’ici incarcérés, sans jugement, pour leur faire subir le "châtiment collectif pour appartenance ethnique", parce qu’il sont originaires de la région du Pool (Sud-Congo) et, nier ou fermer les yeux sur cette réalité équivaudrait à assassiner un ÊTRE HUMAIN. 

Strasbourg, le 23 février 2016

Jean-Claude MAYIMA-MBEMBA
Président de l’Association UNION-CONGO

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N.B. : NOTEZ BIEN QUE LES VRAIS OPPOSANTS SONT EN PRISON.
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[i] Cf. : http://www.jeuneafrique.com/mag/302157/politique/congo-brazzaville-jean-marie-michel-mokoko-video-tue/

https://youtu.be/5vycvD21IOg

[ii] https://blogs.mediapart.fr/jecmaus/blog/060116/congo-brazzaville-la-condamnation-par-contumace-de-m-boukadia-est-une-honteuse-bavure-judiciaire

https://blogs.mediapart.fr/jecmaus/blog/220116/congo-brazzaville-le-transferement-de-modeste-boukadia-la-maison-darret-de-pointe-noire-est-une-seconde

https://blogs.mediapart.fr/jecmaus/blog/190216/congobrazzavilleonu-sassou-nguesso-vous-avez-dit-onu-connais-pas-l-onu-condamne-sassou-nguesso-et-l-eta

iii] (Cf. : Jean-François Probst, "Chirac, mon amis de trente ans", éd. Denoël, Paris) 

01-declaration-de-union-congo-la-politique-d-apartheid-ethno-tribale-de-sassou-nguesso (pdf, 562.4 kB)

lundi 22 février 2016

(Côte d'Ivoire) Bombardement de Bouaké : le document qui accuse Alliot-Marie, Villepin et Barnier

23 février 2016 | Par Antton Rouget

Plus de onze ans après le bombardement de Bouaké, en Côte d’Ivoire, qui a coûté la vie à neuf soldats français, la juge d’instruction Sabine Kheris sollicite le renvoi des anciens ministres de l'intérieur, la défense et des affaires étrangères devant la Cour de justice de la République. Mediapart publie le contenu de l’ordonnance de la juge. Révélations sur une affaire d’Etat.

Elle aura successivement mobilisé quatre magistrats instructeurs, réclamé une décennie d’enquête, la déclassification d’une flopée de documents estampillés « Secret défense » et des dizaines d’auditions. Onze ans après le décès de neuf soldats français et d'un humanitaire américain dans le bombardement d’une base française en Côte d’Ivoire, l’instruction de l’affaire Bouaké touche à sa fin. En charge du dossier depuis 2012, la juge Sabine Kheris a sollicité, le 2 février 2016, le renvoi de Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier devant la Cour de justice de la République (CJR), seule habilitée à juger des délits commis par des membres du gouvernement, comme l’a annoncé Le Canard Enchaîné dans son édition du mercredi 17 février.

Au cœur du dossier, les anciens ministres de l’intérieur, de la défense et des affaires étrangères de Jacques Chirac sont formellement accusés d’avoir sciemment entravé l’enquête sur le bombardement, d’après l’ordonnance de transmission des pièces au procureur de la République que révèle Mediapart.
« Il est apparu tout au long du dossier que tout avait été orchestré afin qu’il ne soit pas possible d’arrêter, d’interroger ou de juger les auteurs biélorusses du bombardement », conclut ainsi la juge au bout de 12 pages de démonstration.
Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier © Reuters  
Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier © Reuters

Les trois anciens piliers du gouvernement de Jacques Chirac auraient pris cette décision après « concertation à un haut niveau de l'État » et encourent, chacun, trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende pour avoir « fourni à la personne auteur ou complice d'un crime ou d'un acte de terrorisme puni d'au moins dix ans d'emprisonnement un logement, un lieu de retraite, des subsides, des moyens d'existence ou tout autre moyen de la soustraire aux recherches » (article 434-6 du Code pénal).

Le début de l’affaire remonte au samedi 6 novembre 2004. L’armée de Laurent Gbagbo, président de Côte d’Ivoire depuis 2000, pilonne alors depuis plusieurs jours les positions de la rébellion qui s’est installée dans le Nord du pays en 2002. Aux alentours de 13h30, deux avions Soukhoï pilotés par des mercenaires biélorusses prennent pour cible le lycée Descartes de Bouaké, où les troupes de l'Opération Licorne ont installé une base à 200km d’Abidjan. Neuf soldats français et un humanitaire américain décèdent dans l’opération et l’armée française riposte en détruisant la maigre flotte aérienne ivoirienne à Yamoussoukro et à Abidjan. À Paris, le président Gbagbo est rapidement dénoncé comme le commanditaire de l’opération mais, sur le terrain, l’enquête connaît des tergiversations suspectes pour un drame de cette envergure.

Parfaitement identifiés par les services de renseignement qui les surveillaient avant même le bombardement, les pilotes slaves et leur entourage échappent miraculeusement à une audition, a minima, par la justice française.
Dans les heures suivant l'attaque, quinze techniciens aéronautiques russes, biélorusses et ukrainiens sont d’abord interceptés à l'aéroport d'Abidjan. Sur ordre de Paris, ils seront pourtant finalement remis à l’ambassade russe, tandis que l’utilité des informations qu’ils auraient pu détenir ne fait pas de doute chez les militaires français.

Pire : dix jours après le bombardement, huit ressortissants biélorusses accompagnés de deux Ivoiriens, sont interpellés à bord d’un car à la frontière entre le Ghana et le Togo. « Nous avions l’intime conviction qu’ils avaient bombardé la position française », explique François Boko, le ministre de l’intérieur Togolais de l’époque. La DGSE identifie également au moins un des deux pilotes mais Paris ne réagit pas, entraînant la libération automatique des aviateurs.

Au cœur du dossier ivoirien, l’ancien ministre de l’intérieur Dominique de Villepin, artisan des accords de Marcoussis de 2003 lorsqu’il était aux affaires étrangères, a assuré devant le juge ne pas avoir été tenu informé de ces décisions juridiquement infondées.

Plusieurs témoignages et messages diplomatiques montrent pourtant que son cabinet était au centre de la chaîne de décision. L’attaché de défense au Togo a ainsi expliqué à la juge d’instruction que le sort des huit biélorusses interpellés le 16 novembre « devait se traiter au niveau du ministère de l’intérieur » par le biais du SCTIP, service de coopération technique international de la police, rattaché à la Place Beauvau. Des télégrammes diplomatiques, transmis par le Quay d’Orsay et la défense, ont également été adressés à l’intérieur pendant que les autorités togolaises tenaient les mercenaires à disposition de la France.

Longuement auditionnée par la juge Michon en 2010, l’ancienne ministre de la défense Michèle Alliot-Marie a navigué dans les arguments juridiques peu crédibles pour justifier le refus de Paris d’interroger les pilotes.

Le flou demeure sur l’origine du bombardement

Après s’être « posée la question de savoir si les biélorusses interpellés à l’aéroport pouvaient être interrogés », MAM aurait renoncé après que son cabinet « lui avait répondu qu’il n’y avait pas de base légale ». Une version contestée par David Sénat, ancien conseiller au cabinet de la ministre de la défense, qui a affirmé devant la juge qu’aucune analyse juridique n’avait été faite à l’époque. « Dans ce dossier, comme dans tous les autres, le ministre Alliot-Marie s'est toujours conformé au droit », s'est contenté de commenter, pour sa part, un porte-parole de MAM auprès de Mediapart.

« La ministre a menti sous serment alors qu’elle était Garde des sceaux ! », s’insurge Me Jean Balan, l’avocat des familles des militaires français, qui avait sollicité en vain son renvoi devant la CJR en novembre 2012. Michèle Alliot-Marie a aussi justifié son inaction face à la libération des pilotes arrêtés à la frontière togolo-ghanéenne « car cela concernait des personnes et non pas l’institution ».
« Il aurait été possible de dénoncer les faits en urgence au procureur de la République ou de l’aviser de la présence de ces pilotes au Togo. Un magistrat instructeur aurait été saisi et aurait délivré des mandats d’arrêt internationaux qui auraient permis d’appréhender en toute légalité ces pilotes », conteste Sabine Kheris dans son ordonnance. Et la juge de rappeler, caustique, que l’ancienne ministre est « docteur en droit et titulaire du certificat d’aptitude à la profession d’avocat ».

Un avion de l'armée ivoirienne abattu par l'armée française en représailles. © Reuters  
Un avion de l'armée ivoirienne abattu par l'armée française en représailles. © Reuters

Aux affaires étrangères, Michel Barnier, qui n’a pas été entendu par les juges, a, lui, donné l’instruction, selon Gildas Le Lidec, ancien ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, de remettre les techniciens slaves interpellés à Abidjan aux autorités russes. L’ancien locataire du Quai d’Orsay était également informé en temps réel de la situation des huit mercenaires au Togo. Joint par Mediapart, Michel Barnier déclare « ne pas connaître  le contenu de ce dossier d'instruction » et n'avoir « aucun souvenir d'aucune décision prise sous (son) autorité allant dans le sens de ce qui est évoqué ». « Les faits sont anciens, une douzaine d'année », ajoute-t-il.

La conclusion de la juge Kheris est pourtant sans appel : la décision de ne rien faire pour entendre les pilotes a été « prise à l’identique par le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de la Défense et le Ministère des Affaires étrangères » qui savaient que les mercenaires slaves échapperaient ainsi à la justice. L’ordonnance pointe clairement une possible décision politique : l’instruction « permet de penser à l’existence d’une concertation à un haut niveau de l’Etat et non au fait que des services subalternes ou ‘techniques’ aient géré la situation ».

Pourquoi de hauts responsables politiques français auraient-ils essayé d'entraver l'enquête ? Derrière la demande de renvoi des trois anciens ministres, pointe avec insistance la question du commanditaire du bombardement, toujours inconnu onze ans après le drame. « Il résulte de tous les éléments énoncés qu’il n’existe pas d’éléments permettant de mettre en cause les hautes autorités de l’Etat dans l’assassinat des militaires français et américains du camp Descartes », signifie Sabine Kheris.
Impliqué dans le dossier depuis 2004, Me Jean Balan n’a lui plus aucun doute : « Le bombardement de Bouaké est une tentative de coup d'État manquée. En France, une petite clique a voulu se débarrasser de Gbagbo en faisant croire qu’il avait attaqué l’armée française ». Et Paris chercherait à masquer une responsabilité inavouable dans la mort des neuf soldats. « Ce qui était hier une hypothèse est aujourd’hui corroborée par les faits », insiste l'avocat.

Pure théorie du complot, conteste un proche du dossier, qui indique à Mediapart, sous couvert d'anonymat, que le bombardement intervient à un moment où « Bongo (président du Gabon – ndlr) et Sassou N'Guesso (président du Congo) demandent à Chirac d'être plus conciliant avec Gbagbo ». Selon ce fin connaisseur des rapports de force en vigueur, les entraves pour l'audition des mercenaires résulteraient d'une volonté de ne pas lever le voile sur certains réseaux de trafics d'armes en Afrique.
L’ordonnance de la juge Sabine Kheris est aujourd’hui sur le bureau du procureur de Paris, lequel peut décider de saisir la commission des requêtes de la CJR. Parallèlement à la demande de renvoi des trois ex-ministres devant la cour, la fin de l’instruction laisse entrevoir un possible renvoi devant une cour d’assises des pilotes biélorusses, toujours dans la nature onze ans après les faits. A l’aune de ses deux échéances judiciaires, l’inextricable dossier de Bouaké livrera, peut-être, ses premières vérités.

LIRE L'ARTICLE INTEGRAL : 


dimanche 14 février 2016

(Congo-Brazzaville) "IL" y est arrivé par la violence, les armes, demain, je ferme boutique


 
"IL" (Sassou) Y EST ARRIVE PAR LA VIOLENCE, LES ARMES, DEMAIN, JE FERME BOUTIQUE
 
ICI, la date du 5 février est une malédiction.
ICI, c'est un comptoir de la FrançAfrique.

ICI, c'est la planche à billets de l'ancien colon
ICI, le visage de l'ancien colon est un nègre ( Ironie de l'Histoire )
ICI, le nouveau colon est sur son trône depuis 33 ans.
ICI, l'ancien colon a donné son aval pour modifier la constitution
ICI, un peuple vit le Martyre
ICI, il n’ y a ni eau, ni électricité.
ICI, la population croupit dans la misère.
ICI, c’est l’omerta stricte et absolue.
ICI, c’est silence bouche cousue.
ICI, le tribalisme est une plaie béante.
ICI, c’est une affaire de famille et de clan.
ICI, c’est le royaume du crime.
ICI, le pouvoir est au bout du fusil
ICI, un cardinal a été enterré vivant ( Mars 1977 ).
ICI, des présidents ont été assassinés ( Mars 1977 ).
ICI, un président démocratiquement élu a été chassé par des armes ( 1997 ).
ICI, des populations ont été exterminées ( 1997-2000 )
ICI, un dépôt de munitions a fait des milliers de morts (Mars 2012)
ICI, c’est 33 ans de dictature militaire
ICI, c’est le royaume de l’arbitraire.
ICI, les opposants sont enlevés la nuit.
ICI, les opposants sont jetés en prison.
ICI, c’est le No man’s land des Barbouzes.
ICI, c’est le royaume de la Corruption.
ICI, un dictateur a pris en otage tout un pays.
ICI, un clan a fait main basse sur les richesses du pays
ICI, le pouvoir est considéré comme un animal pris dans le filet.
Ici, il ne fait pas bon d’exprimer son opinion et de l’afficher publiquement.
ICI, on ne s’oppose pas au clan et son chef sous peine d’être taxé d’ennemi de la paix.
ICI, se dessine une Monarchie.
ICI, une élection attrape-couillon est organisée le 20 Mars 2016
Ce « ICI », c’est la République du Sassouland & Co.


La France et Total sont là pour les soutenir et les protéger !

samedi 13 février 2016

(Congo-Brazzaville) Déni de justice contre M. modeste Boukadia, emprisonné arbitrairement

CONGO-BRAZZAVILLE :
 Déni de justice pour Monsieur  Modeste Boukadia,
président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo
(CDRC)

L’on se souvient, le 15 janvier 2016, de l’arrestation Hollywoodienne passée sous silence généralisé par tous les médias (surtout de la France, ce qui quelque part pose question) de Modeste BOUKADIA, président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo (CDRC), dès sa descente d’avion à 18h30, à l’aéroport de Brazzaville, et de l’accueil, ô combien impressionnant, que lui ont réservé les autorités de Brazzaville, avec plus de 1900 militaires, policiers, gendarmes, sans compter la dizaine de blindés et les hélicoptères tournoyant au-dessus de l’aéroport de Maya Maya. Comme s’ils s’attendaient à une attaque militaire ou réceptionnaient un chef terroriste, alors que le Président Boukadia rentrait chez lui, dans son Pays natal.

Le crime reproché à Modeste BOUKADIA est d’avoir organisé à Pointe-Noire, le 29 juin 2013, un meeting public autorisé au cours duquel il avait demandé la formation d’un gouvernement d’Union Nationale et avait averti le pouvoir clanique ségrégationniste que si M. Sassou Nguesso modifiait sa Constitution de 2002 pour lui permettre de se représenter en juillet 2016, il demanderait, Lui, la partition du pays en deux Etats : Etat du Nord-Congo et Etat du Sud-Congo, étant donné le régime politique ethno-tribal clanique instauré par le général Sassou Nguesso, après son coup d’Etat de juin 1997 et sa guerre contre les Civils de fin 1997 à 2005 ayant instauré la ségrégation tribalo-clanique, trustant tous les postes civils et militaires au profit des seuls originaires du Nord. Ici donc se scelle le sort et le crime allégué de M. Modeste BOUKADIA, celui d’avoir usé de sa liberté d’opinion et d’expression en se référant à l’Histoire de son Pays.

Conséquence de ce meeting de juin 2013 pour demande d’un gouvernement d’Union Nationale entre Nord et Sud supposant en soi un partage équitable du pouvoir, avec cessation de cet état, de discrimination, 28 membres et cadres du CDRC furent kidnappés chez eux et embastillés à Pointe-Noire, le 21 août 2013, et jugés directement en Cour d’Appel [i], le 9 avril 2014, sans Première Instance, pas même en correctionnelle, et condamnés à des peines de prison ferme de 2 à 7 ans pour brandissement des pancartes « Carton Rouge », « Démission du Gouvernement » « Gouvernement d’Union Nationale »..Le Président Boukadia, ayant été exfiltré vers la France le 5 septembre 2013 et condamné par contumace, notion notion inexistante au Congo ![ii], le 9 avril 2014 à 30 ans de travaux forcés pour les mêmes fait.
 
Aujourd’hui, personne ne sait vraiment si les compagnons de M. Boukadia sont encore vivants, d’autant qu’ils ont été éparpillés et incarcérés dans les prisons du Nord en véritables otages et que ceux dont la peine d’emprisonnement à 2 ans devait s’achever le 21 août 2015 ne sont toujours pas libérés. Que déduire à l’International de ce comportement mafieux et du degré silencieux de complicité? Comment alors expliquer ce silence médiatique voire politique sans connivences souterraines ?

Après avoir épuisé tous les recours possibles auprès des plus hautes Autorités Mbochi en leur faisant valoir la faiblesse de leur argumentation, le Président Boukadia informa les Autorités et Organisations Internationales de la situation de non droit à Brazzaville sur l’arrestation sans motif des membres de son parti, saisissant l’ONU et la Commission des Droits de l’Homme dès octobre 2013, laquelle rendit ses conclusions le 19 novembre 2014 au travers d’un Avis reconnaissant l’état de détention arbitraire des 14 détenus contraires aux règles les plus élémentaires du Droit International et en demandant d’y remédier.

Qu’est-ce que l’Avis rendu par la Commission des Droits de l’Homme ?

L’Avis du Groupe de Travail sur la détention arbitraire des Nation-Unies est une décision exécutoire supranationale, comme il est stipulé au point 38 dudit Avis adopté lors de la soixante-onzième session du 17 au 21 novembre 2014 No 22/2014 (République du Congo) qui dispose, entre autres : « En conséquence, le Groupe de travail prie le Gouvernement de la République du Congo de procéder sans attendre à la libération de ces personnes…» en notant que le verbe « prier » est une litote diplomatique, figure de rhétorique et d’atténuation consistant à dire moins pour laisser entendre davantage, valant exécution recommandée entre entités morales d’excellentes qualités sans avoir à y revenir si ce n’est par le casus belli de fait.

C’est ce que Madame Florengel, Présidente internationale des Droits de l’Homme des Nations-Unies pour l’Afrique centrale, a rappelé à Brazzaville, le 1er février 2016 lors de son intervention.

maec-reunion-cas-boukadia-03-02-2016
Depuis l’arrestation et l’emprisonnement du président Modeste BOUKADIA, le 15 janvier dernier, l’EQUIPE DU RESEAU CONGO-MFOA vient d’apprendre qu’une réunion s’est tenue, à Brazzaville, au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, en date du 03 février 2016, avec pour ordre du jour «Allégation d'arrestation d'opposants politiques : Cas BOUKADIA ». Réunion convoquée par M. Cyprien Sylvestre MAMINA, Secrétaire Général du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération. Ci-joint facsimilé en notre possession confirmant la tenue de cette réunion et la véracité des faits.

Conclusion retenue :

« Libération immédiate de Modeste BOUKADIA et tous les membres de son parti. Pour Modeste BOUKADIA, il est assorti d’interdiction de toute sortie du territoire congolais jusqu’à nouvel ordre »,notant que cette interdiction relève de l’arbitraire !

A cet effet, les Nations-Unies ont fait savoir que si le Congo ne s'exécute pas, l’ONU va appliquer la loi 196 des Accords de Lomé, à savoir des sanctions économiques et financières.

Malgré la décision prise au cours de la réunion du 03 février 2016 ci-dessus référencée, le Procureur Général de Pointe-Noire, M. Norbert KOUKOULI, rejette l’Avis des Nations-Unies qu’il considère comme consultatif. Selon les informations reçues du Parquet de Pointe-Noire, il refuserait, sur ordre de Denis Sassou et de son Garde des Sceaux, M. Aimé Emmanuel YOKA, la libération de Modeste BOUKADIA et des 14 membres de son parti, allant ainsi à l’encontre du Droit International en outrepassant la décision de ses supérieurs et en demandant dans son réquisitoire le maintien de la détention du Président Modeste BOUKADIA, au titre des mêmes motifs déjà rejetés par l’ONU, s’agissant là d’actions dilatoires venant du plus haut niveau de l’Etat, en l’occurrence M. Sassou Nguesso lui-même et son oncle, M. Aimé-Emmanuel YOKA, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et des Droits Humains ( ?), Député Mbochi de la Région du Pool, circonscription de Vindza.
De plus, le Président de la Chambre d’Accusation aurait beaucoup de mal à. réunir des magistrats pour statuer sur la décision de justice concernant le cas de M. Modeste BOUKADIA.

Ainsi, l’avocat de M. Modeste BOUKADIA[iii] a informé l’épouse de son client qu’aucun magistrat ne veut statuer sur son cas, qu’il soit originaire du Nord ou du Sud. Les magistrats du Nord refuseraient de siéger, sous prétexte qu’ils ne veulent pas être taxés de juger un responsable politique du Sud. Et ceux originaires du Sud répondraient qu’ils ne veulent pas juger un des leurs. La justice ségrégationniste dans ce pays n’a même plus le sens éthique de leur profession.(§ article de Daniel Nkouta référencé en Note ii )

Pour l’heure, le Procureur de la République, M. David OSSEKE, représentant le pouvoir d’Oyo, ne se serait pas encore exprimé sur ce dossier qui met en évidence un déni de justice pour le Président Modeste BOUKADIA dont Sassou reconnaît et dit : « c’est compliqué ! », un aveu de taille qui montre combien le Président clanique et ségrégationniste est pris en otage entre son clan Mbochi et le Président Boukadia dont il sait que celui-ci a raison, puisqu’il avait repris et présenté cette idée. Seule solution pour Denis Sassou est d’ordonner la  libération de Modeste BOUKADIA pour que ça cesse d’être « compliqué », surtout pour Lui !

A titre de rappel :

Le président BOUKADIA n’a pas fait appel à un soulèvement populaire.
Le président BOUKADIA n’a jamais appelé à la guerre. Il n’a jamais versé de sang au Congo, puisqu’il a sauvé la vie de son bourreau actuel.

Conclusion

L’EQUIPE DU RESEAU CONGO-MFOA en appelle au Peuple Congolais, à la Communauté Internationale et à toutes les personnes de bonne volonté d’intervenir auprès des Autorités du Congo-Brazzaville qui passent outre la décision d’une Institution supranationale qu’est l’ONU, afin que M. Modeste BOUKADIA et les 14 membres de son parti qui croupissent en prison depuis le 21 août 2013, soient immédiatement libérés.

Paris, le 13 février 2016

POUR L’EQUIPE DU RESEAU CONGO-MFOA
Par délégation,
Jean-Claude MAYIMA-MBEMBA


[i] Il n’y a qu’au Congo-Brazzaville qu’on peut juger une personne directement en Cour d’Appel sans passer par une Cour correctionnelle en l’occurrence, et sans même que personne n’ait interjeté Appel. Voilà le régime dictatorial et d’apartheid instauré par M. Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville.

[ii]https://blogs.mediapart.fr/jecmaus/blog/060116/congo-brazzaville-la-condamnation-par-contumace-de-m-boukadia-est-une-honteuse-bavure-judiciaire

https://blogs.mediapart.fr/jecmaus/blog/220116/congo-brazzaville-le-transferement-de-modeste-boukadia-la-maison-darret-de-pointe-noire-est-une-seconde

[iii]Il s'agit de Maître Magloire Senga, tél. +242 06 974 58 81.

samedi 6 février 2016

(Côte d'Ivoire/Françafrique/Afrique de l'Ouest) Pour un africanisme de maturité et de raison : A propos du procès Gbagbo

Par Félix BANKOUNDA MPELE

Laurent Gbagbo
Laurent Gbagbo

« Les palabres ne viennent pas à nous, c’est nous qui allons vers les palabres » (Proverbe ivoirien)1
1Proverbe ivoirien signifiant « Celui qui tente le diable ne doit pas être surpris des désagréments qui lui tombent dessus ». Palabre, c’était un beau mot africain autrefois pour désigner une discussion argumentée et consensuelle sous les conseils avisés des sages du village ! Aujourdhui, celà désigne la dispute, l’injure, et les mauvais coups !

Incroyables Africains! Comment ne pas s’étonner de l’attitude de nombreux africains aujourd’hui, à l’occasion de l’actualité continentale ! Je veux parler du procès Gbagbo où, tout de suite, une cabale a été lancée contre l’ouverture de ce procès, contre la CPI, et singulièrement contre la procureure de l’instance, Madame Fatou Bensouda ! Les détracteurs oubliant même que la saisine de la CPI et le transfèrement de Laurent Gbagbo, antérieurs à la nomination de Fatou Bensouda comme procureure, se firent au moment où était procureur de l’instance Luis Moreno Ocampo !

A se demander si la compétence d’une juridiction ivoirienne aurait été moins controversée et plus objective, ou si, simplement, il faut continuer à entretenir l’impunité. Sans par ailleurs s’interroger sur l’issue du procès qui peut toujours surprendre, comme on l’a vu pour le cas du président kényan, Uhuru Kenyata, qui, accusé des faits plus ou moins semblables, et appelé à comparaître le 8 octobre 2014, a vu la juridiction abandonner l’accusation le 5 décembre 2014 pour insuffisance de preuves. Et qui dit que demain Ouattara lui-même pourrait ne pas répondre à des accusations de même nature, après sa présidence, puisque nul ne doute que des massacres ont eu lieu dans les deux camps!

Non moins embêtant, que faire et comment traiter la situation de nombreux de nos potentats, puisque l’Afrique reste tout de même le continent au monde où abondent les dictateurs sanguinaires et que, de ce point de vue, et contrairement à ce que l’on entend ici et là, ce n’est pas la CPI qui choisit prioritairement sa clientèle en Afrique, mais plutôt celle-ci qui, en raison des pratiques politiques dominantes, prédestine ses ‘hommes forts’ à la CPI !

Ainsi, comme d’habitude, conformes à leur opportunisme légendaire, a-t-on vu les dirigeants africains, profitant de cette actualité et du sentiment suscité auprès de nombreux Africains, terminer le dernier sommet de l’Union africaine, le 31 janvier, par une motion de dénonciation et de retrait de tous les pays africains de cette institution.

Si, aux termes de l’article 15 de son statut, la CPI peut décider de l’ouverture d’une enquête sur des cas ouvertement graves, jusqu’ici, et hormis le cas du Soudan qui fut déféré auprès du procureur de cette instance par le Conseil de Sécurité, ce sont les pays africains, ou plutôt leurs dirigeants qui, eux-mêmes, quand cela les arrangeait, ont demandé l’adhésion ou décidé de l’ouverture d’une enquête sur des faits graves dans leur pays (Ouganda, RDC, RCA). On a vu ainsi, par exemple, le Congo-Brazzaville de Sassou-Nguesso se précipiter, fin octobre 1998, à la signature du traité instituant la CPI, parce que le dirigeant autoproclamé voulait y expédier son prédécesseur évincé et que, aujourd’hui, curieusement, Sassou-Nguesso est parmi les dirigeants chevronnés pour cette action de retrait!

Il faut donc que les Africains fassent preuve d’un peu plus de discernement, de raison; qu’ils sachent ce qu’ils veulent ! qu’ils évoluent de l’africanisme classique et plaqué vers un africanisme de maturité et de raison, pour éviter l’instrumentalisation dont ne sont pas aptes seulement l’Occident comme on aime bien le dire, mais aussi les dirigeants Africains.

Pour le cas de la Cote d’Ivoire dont il m’était arrivé de m’exprimer par une interview en mars 2011, autant l’attitude des autorités françaises dans ce pays à partir de 2003 et particulièrement 2004 s’était manifestement révélée françafricaine et donc clairement critiquable et coupable, autant l’ambition de Ouattara pour le pouvoir et ce qui l’accompagne souvent est sans équivoque, autant le comportement de Gbagbo et son Conseil constitutionnel était, au regard du ‘pacte’ de sortie de crise, le fameux Accord de Prétoria de 2005, accepté et signé par toutes les parties ivoiriennes, clairement illégal et anti-démocratique. Je sais que ce point de vue ne plaît pas à beaucoup d’ Africains mais, le comportement des deux institutions (présidence et juridiction constitutionnelle) n’était pas conforme au droit circonstanciellement et consensuellement adopté par les parties.

Sans compter que l’élection, elle-même, de Gbagbo en 2000, parce que véritable cafouillage pour ceux qui s’en rappellent encore, aurait incité tout démocrate digne de ce nom à sa reprise, comme n’avaient pas manqué de le demander plusieurs voix. Gbagbo, alors proche de Guey président putschiste et autoproclamé, dont le gouvernement contenait plusieurs membres de son parti, dribbla Guey et emporta l’élection présidentielle dans la confusion totale, mais avec le soutien indéfectible d’éminents ‘éléphants’ socialistes français alors au pouvoir qui, clairement, fermèrent les yeux et se prononcèrent pour le maintien de cette élection! Bref, qui est françafricain, qui ne l’est pas!

A propos de la présidentielle de 2010 organisée cinq ans après la fin du mandat de Gbagbo, le 28 novembre ( date du deuxième tour de l’élection présidentielle ivoirienne) était-il la date du procès de la françafrique ou la date du choix du président de la République, quelles que soit ses affinités!

Honnêtement, je ne suis pas sûr que la bêtise ne soit que d’un côté comme le croient de nombreux Africains, et, surtout, que Gbagbo se soit comporté en démocrate digne, aussi bien dans le processus de l’élection de 2000, que dans la séquence du deuxième tour de la présidentielle, le 28 novembre 2010, qui fit basculer la Cote d’Ivoire dans une guerre civile plus meurtrière que la crise précédente… Ne fusse-que parce que, je le rappelle, en éliminant des dizaines de milliers de votants dans sept (7) départements du nord et du Centre essentiellement pro Ouattara, (alors que la loi électorale, art 64 al 1er, obligeait la juridiction constitutionnelle, en cas d’irrégularités substantielles constatées, exclusivement à l’annulation de l’élection et la notification de sa décision à la Commission Électorale Indépendante pour sa reprise totale dans les quarante-cinq jours), le Conseil constitutionnel ivoirien avait fait preuve d’un parti-pris manifeste que la proclamation précipitée des résultats (moins de 24 h sur plus de vingt-deux mille cas contentieux, alors que la loi lui donnait jusqu’à sept jours pour une appréciation sereine des résultats), tout comme la formation en urgence d’un gouvernement par Gbagbo lui-même confortait.

Cela, malgré de multiples et respectables demandes à surseoir, y compris par ceux qui, nombreux, l’avaient soutenu en 2000. Certains ne manqueront pas de rappeler la publication des résultats par la CEI ailleurs ( au Golf Hôtel) qu’au lieu du dépouillement. Outre, comme on le sait, qu’elle avait été auparavant empêchée de les rendre publics à son siège, et ce devant les télévisions du monde entier, le dernier mot, conformément au texte et de façon impartiale, revenait tout de même au Conseil constitutionnel qui, ouvertement, aura failli.

L’africanisme de maturité et de raisonévoqué, dédaigneux de tout amalgame, de toute conclusion hâtive et tout raccourci, doit être différent de celui des pères des indépendances mobilisés contre le seul colonisateur, doit s’adapter au nouveau contexte dont l’oppresseur n’est plus seulement l’ancien colonisateur mais, bien plus, les propres dirigeants africains qui, on le sait, bien souvent, exploitent, humilient, paupérisent et tuent leurs concitoyens autant sinon plus que les anciens colonisateurs. Il ne manque d’ailleurs pas d’observateurs avertis pour dire que certains de ces dirigeants africains ont parfois même pris le dessus sur leurs anciens maîtres’ (cf. notamment Antoine Glaser, Africafrance. Quand les dirigeants africains deviennent les maîtres du jeu, Paris, Fayard, 2014)

C’est donc au cas par cas, minutieusement, que doit être appréciée la fameuse françafrique, et non par un placage automatique, au risque de voir ladite françafrique partout, de se faire manipuler par des dirigeants qui, on le voit, ont appris eux aussi, à se draper de l’africanisme pour jeter l’anathème, l’étiquette de françafricain à leur compétiteur pour les disqualifier. Surtout que, pendant un certain temps encore, à tort ou à raison, bon nombre de dirigeants africains, pour leur survie et aussi par réalisme, continueront à arranger l’ancien maître.

La confusion, le non discernement ont pour conséquence l’incohérence voire la contradiction et la bêtise dans les propres choix et stratégies des Africains. Ainsi, comment expliquer par exemple, et pour les Congolais notamment, qu’alors qu’ils ne cessent de promettre à leur dictateur et oppresseur d’aujourd’hui la sanction de la CPI, qu’ils se trouvent aujourd’hui, ironie du sort, à cribler la même CPI, à demander son dessaisissement, et donc à donner du grain à moudre à leur tortionnaire, aux dictateurs qui en ont profité, on l’a dit, au dernier sommet de l’Union Africaine, avec l’émotion suscitée par l’affaire Gbagbo auprès de certains africains, à prendre une option pour le retrait des États africains de cette institution ! Ce n’est certainement pas à l’Afrique qu’ils ont pensé mais bien à leur propre sort ! Car, et pour preuve, pas une seule fois on a vu un seul des dirigeants africains se lever pour dénoncer un de leurs homologues dans les grands massacres commis sur le Continent, notamment en Libye lors du soulèvement populaire du printemps arabe, en Egypte, en Tunisie, au Congo-Brazzaville consécutivement au coup d’État de Sassou-Nguesso, en Cote d’Ivoire, au Kenya, au Togo, au Burundi …

Alors, gare et attention, nuance et modération car, contrairement à ce que l’on peut penser a priori, l’affaire ne fait que commencer et rien ne préjuge, objectivement, de son issue, à court ou long terme. Autant pour cette affaire que pour d’autres à venir. La procureure de la CPI, sur laquelle certains ont concentré haine et insultes, n’est pas irremplaçable comme dans nos juridictions nationales sous ordre. Le jugement de Gbagbo n’est pas qu’humiliation, mais aussi, quelque part, une tribune en or pour lui, pour affûter ses thèses, y compris politiques, comme ne le démentent pas les débuts. Surtout, c’est un moment pour les africains d’approfondir leurs réflexions à différents égards, sur leur élite, sur la faillite tant décriée de leurs institutions, sur l’opportunisme des politiques, sur la communauté internationale, sur les limites de la communauté africaine… mais certainement pas, on l’espère du moins, pour des expressions et choix émotionnels encore. Car, on l’a dit au départ, mais on ne le répétera jamais assez, la CPI est essentiellement fille non désirée de la défaillance des systèmes politiques et juridictionnels nationaux, des régimes despotiques, un peu partout, et principalement en Afrique et que, de ce point de vue, on rappellera ledit proverbe ivoirien, selon lequel, « celui qui tente le diable ne doit pas être surpris des désagréments qui lui tombent dessus  »

Félix BANKOUNDA MPELE

(Côte d'Ivoire, Françafrique/CPI/ Afrique de l'Ouest) La CPI prendra-t-elle des mesures concernant les exactions commises par les forces pro-Ouattara ?

 L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a plaidé non coupable aux accusations de crimes contre l'humanité, au premier jour de son procès devant la CPI, jeudi 28 janvier 2016. © REUTERS/Peter Dejong
Le président ivoirien Laurent Gbagbo a plaidé non coupable aux accusations de crimes contre l’humanité, jeudi 28 janvier 2016.

Si la procureure de la CPI a insisté à maintes reprises sur l’impartialité de son bureau, la CPI n’a encore porté aucune accusation contre des suspects du camp Ouattara. Le personnel de la Cour a expliqué que le souci de finaliser les affaires contre Gbagbo et Blé Goudé, ainsi que des contraintes en termes de ressources, ont affecté leur capacité de pouvoir avancer dans les enquêtes sur les forces pro-Ouattara. En 2015, la procureure, Fatou Bensouda, a indiqué qu’elle prévoyait une accélération dans le rythme des enquêtes sur les crimes commis par des commandants affiliés à Ouattara. Il est difficile de prévoir la façon dont le budget 2016 alloué au Bureau du Procureur—qui a reçu moins de ressources que demandé—affectera ces enquêtes.

Le personnel de la Cour a indiqué que la décision du Bureau du Procureur de progresser initialement seulement contre les forces pro-Gbagbo a résulté de sa capacité à préparer l’affaire rapidement, étant donné la disponibilité d’éléments de preuve déterminants et de témoins. Face à l’incertitude quant à la possibilité que la remise de Gbagbo puisse durer, et sur la base des informations qui étaient à sa disposition à ce moment-là, le Bureau du Procureur a décidé qu’il valait mieux avancer pour garantir l’affaire à sa portée.

Toutefois, la décision de progresser initialement contre une seule partie du conflit est contestable. Le gouvernement ivoirien voulait désespérément retirer Gbagbo de la scène politique. Néanmoins, plutôt que poursuivre des affaires contre les deux parties simultanément, et d’utiliser la remise de Gbagbo à La Haye comme moyen de garantir la coopération dans les affaires contre les forces pro-Ouattara, l’approche par étapes du Bureau du Procureur et la remise rapide de Gbagbo — privant la Procureure d’un point clé d’influence sur le gouvernement — a permis au gouvernement ivoirien de traîner les pieds dans sa coopération avec la CPI. Le manque de coopération explicite avec la demande de la CPI de remettre l’épouse de Gbagbo, Simone, en est un exemple.

Le travail de la CPI en Côte d’Ivoire a été rendu encore plus difficile par les déclarations du Président Ouattara, en avril 2015, qu’il ne transfèrerait aucun autre suspect à la CPI, et que tous les procès futurs se dérouleraient devant des tribunaux nationaux. Cependant, même si les juges ivoiriens ont fait récemment des progrès dans les enquêtes, il est difficile de savoir si le gouvernement d’Ouattara soutient suffisamment le système judiciaire dans ses efforts pour amener les responsables devant la justice, en particulier pour les cas des commandants des forces pro-Ouattara.

L’absence d’accusations contre les forces pro-Ouattara à la CPI, étant donné la nature des crimes détaillés dans les allégations, a entraîné une opinion très polarisée à propos de la CPI en Côte d’Ivoire, et a porté atteinte à la légitimité de la Cour dans l’opinion populaire. Il est d’une importance primordiale que la CPI progresse dans ses enquêtes sur les forces pro-Ouattara, qu’elle cherche à rendre justice aux victimes et qu’elle fasse pression en faveur d’une justice impartiale nationale en Côte d’Ivoire

Lire l’intégralité de l’aticle…

Source : Human Right Watch