3 Juillet 2025, 17:10
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TRIBUNE | Denis Sassou Nguesso, face à l’isolement international, tente de précipiter le Congo dans l’instabilité
Par Modeste Boukadia – Le 03 juillet 2025 – 14h15
"Peuple uni, nation forte : l’appel à la reconstruction !
Face à un isolement diplomatique croissant et une impasse politique interne, Denis Sassou Nguesso semble vouloir précipiter le Congo dans le chaos pour retarder l’inévitable. Dans cette tribune, Modeste Boukadia, président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo (CDRC), alerte sur les manœuvres du pouvoir en place et appelle à une Transition Politique Structurelle Apaisée (TPSA) pour restaurer l’État, garantir la stabilité régionale et bâtir un avenir partagé avec des partenaires responsables." (Service Presse CDRC)
Alors que le Congo figure désormais sur la liste noire des États-Unis, conséquence de liens avérés avec des entités classées comme terroristes (Hezbollah, Hamas, Houtis), Denis Sassou Nguesso semble engagé dans une fuite en avant périlleuse. Conscient de son isolement croissant sur la scène internationale, il multiplie les manœuvres internes pour déstabiliser le pays, en espérant sans doute provoquer une situation insurrectionnelle qui justifierait un état d’urgence lui permettant de se maintenir au pouvoir.
Une nouvelle fois, le ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou, est mis à contribution pour fragiliser davantage le peu de cadre démocratique restant. En restreignant arbitrairement l’accès de certains partis politiques aux échéances électorales à venir, il tente de façonner un paysage politique sous contrôle, au mépris des principes constitutionnels et de la souveraineté populaire. Une méthode inquiétante dans un pays où l’existence légale d’un parti politique ne devrait pas être remise en question chaque année ni subordonnée à des considérations conjoncturelles. Il ne revient pas à l’administration de décider qui peut ou non concourir, mais à la justice de trancher en cas de contentieux.
L’isolement de Denis Sassou Nguesso ne fait plus mystère dans les cercles diplomatiques. Son absence remarquée lors du sommet USA-Afrique à Luanda, à quelques encablures de Brazzaville, en fut une illustration symbolique. À plusieurs reprises, l’ancien président américain Donald Trump a demandé au président Emmanuel Macron de prendre ses distances avec le régime congolais. Aujourd’hui, Paris semble hésiter entre loyauté politique ancienne et repositionnement stratégique en Afrique centrale.
Le dilemme est réel : maintenir le soutien à un pouvoir de plus en plus discrédité ou accompagner une transition salutaire pour la région. La France, signataire du traité de Rio réactivé après les attentats du 11 septembre, ne peut ignorer les accusations portées à l’encontre du président congolais. Refuser de s’adapter à cette nouvelle donne reviendrait à hypothéquer son avenir diplomatique et économique en Afrique centrale, tout comme cela s’est produit en Afrique de l’Ouest.
Face à cette équation, Denis Sassou Nguesso semble tenté par une stratégie du chaos. En provoquant volontairement des tensions internes, en excluant des acteurs politiques majeurs et en organisant des simulacres électoraux, il cherche à faire du désordre un levier de reconduction. Mais les partenaires du Congo ne sont pas dupes.
Les grandes chancelleries ont déjà acté son départ comme inévitable, et se penchent activement sur les scénarios de transition. Dans cette recomposition régionale en cours, l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda — malgré les hésitations du président Kagame — marque le point de départ d’une nouvelle géopolitique en Afrique centrale. La France, si elle souhaite rester un acteur de poids, devra impérativement redéfinir ses alliances, car d’autres puissances avancent, notamment les États-Unis et la Russie, à travers des initiatives structurantes telles que l’Alliance des États du Sahel (AES), que la Côte d’Ivoire pourrait bientôt rejoindre.
Le Tchad lui-même, bien que pays d’Afrique centrale, a fait le choix stratégique de se tourner vers le Sahel. Le temps est donc venu pour le Congo de tracer sa propre voie, en bâtissant un axe fort entre Kinshasa et Luanda, socle d’un marché commun des États-Unis d’Afrique centrale. Ce marché régional, porteur de croissance et de stabilité, attend un partenaire stratégique majeur. Qui de la France, des États-Unis ou de la Chine saura répondre à cet appel ?
Pour notre part, en tant que président du Cercle des Démocrates et Républicains du Congo (CDRC), nous réaffirmons que seule la Transition Politique Structurelle Apaisée (TPSA) permettra de restaurer les institutions, de redonner confiance au peuple congolais et d’initier une décentralisation effective, tant administrative que financière. Celle-ci devra être portée par des gouverneurs responsables, promoteurs d’emplois et d’une politique active de désimmigration au service du développement local.
Le temps est venu de tourner la page du chaos entretenu. L’heure est à la responsabilité historique et à l’engagement pour une République nouvelle, stable, ouverte et résolument tournée vers l’avenir — en privilégiant des partenariats dynamiques, ambitieux et responsables avec les nations alliées, afin que le Congo retrouve sa vocation naturelle de pays de transit et de stabilité pour l’Afrique centrale.
Modeste Boukadia
Président du parti CDRC (Cercle des Démocrates et Républicains du Congo)
Le 03 juillet 2025