La corruption en Afrique : Ou le scandale africain de la France à la lumière du Congo-Brazzaville (140909)
Sous le titre « Film sur la corruption au Congo, sur Al Jazeera », le site Internet de Mwinda (http://ww.mwinda.org) a mis en ligne, le 9 septembre 2009, une diffusion de la chaîne de télévision AL JAZEERA
 sur les frasques et les turpitudes de Sassou Nguesso, président 
autoproclamé et auto-élu du Congo-Brazzaville dont voici les liens :
Rien
 n'est surprenant ni étonnant. La présence de Sassou Nguesso à la tête 
du Congo-Brazzaville est l'œuvre de la France. Un Français pure souche, 
M. Jean-François Probst[1], le prouve dans son livre "Chirac, mon ami de trente ans".
Avant
 lui, il y a eu notre très regretté François-Xavier Verschave et Xavier 
Harel, entre autres, qui ont mis le doigt sur la cupidité, l'avidité, la
 concussion et la férocité françaises en Afrique. C’est la politique de 
la CAVE (Cupidité, Avidité, Vecteurs Esclavagistes).
Que la saga Sassou Nguesso & Co soit répercutée par une chaîne arabophone, AL JAZEERA,
 est déjà un pas et un événement de taille. Ce n’est que la conséquence 
de la politique d’un Etat tiers qui a choisi et juré de ne jamais couper
 le cordon ombilical qui
 le lie à cette partie de l’Afrique. La France peut nier les faits. Qu’à
 cela ne tienne, c'est aussi son droit le plus absolu de les nier. Mais 
peut-elle mettre au défi et contredire M. Probst, témoin privilégié de 
ce crime ?
A
 moins que la France ait fait sienne ou qu’elle soit revenue à la 
vieille politique de l’ère des Compagnies concessionnaires, de sinistre 
mémoire. Déjà Total, un Etat dans l’Etat, est indexée en Birmanie, et ce
 n’est pas le seul pays qui fait les frais des pratiques de cette 
société anciennement appelée ELF. Ce sont les mêmes méthodes, les mêmes 
pratiques. Un individu peut changer de nom. Mais, changera-t-il pour 
autant sa nature ?
 Rien n’est moins sûr. ELFTOTALFINA n’est d’ailleurs pas la seule 
société française dans le collimateur, avec les mêmes méthodes, les 
mêmes pratiques, les mêmes comportements, les mêmes agissements, etc., à
 l’égard de leur vache à lait : l’Afrique.
Personne
 ne parlerait de cet homme (Sassou Nguesso), encore moins de toutes ses 
frasques (crimes de sang, vols, détournements de fonds publics, etc.) 
dénoncées dans le film, si la France qui ne s’est jamais débarrassée de 
son manteau, de sa nature et de son caractère, voire de ses pratiques et
 comportement toujours esclavagistes et colonialistes, n’était pas au 
centre de cette barbarie, de tous ces scandales. Elle est responsable et
 coupable. Aux Peuples africains de le savoir.
Les
 crimes de sang, les crimes économiques et financiers, sont donc avant 
tout les crimes de la France en Afrique. Sassou Nguesso n’est qu’un 
"GOUVERNEUR DELEGUE" local du territoire français du Moyen-Congo. Il est
 le bras armé et séculier de la France sur son pré carré.
Ainsi,
 pendant que les Français vont directement dans les paradis fiscaux pour
 y planquer leurs avoirs financiers (Suisse, Luxembourg, Autriche, 
etc.), pour les Africains de type Sassou Nguesso, le premier paradis 
fiscal c'est la France via ses banques (Crédit du Nord, BNP-Paribas, 
etc.) et autres Groupes militaro-industriels (Total, Bolloré par 
exemple, pour ne citer qu’eux) qui, eux, se chargent à leur tour de 
rediriger (blanchir) le fruit du pillage et de la mafia vers d'autres 
paradis fiscaux. Paris lave plus blanc. La France est une plaque 
tournante pour cette mafia de grande envergure en relation avec ses 
colonies. La France, pour les faillis africains et congolais en 
particulier, est le pilier de tous les kleptocrates, dictateurs et 
criminels africains au pouvoir. Pour preuve, c'est elle qui les y place,
 les y installe. Et quand ils ne sont plus d’aucun intérêt, soit parce 
qu’ils se rebiffent, soit parce qu’ils deviennent inefficaces, alors 
elle les « efface » pour les remplacer par d’autres.
Voici quelques cas :
- Le président Sankara est assassiné et remplacé par l’actuel président du Burkina.
- Bokassa est remplacé par un autre ancien président, David Dacko en Centrafrique.
- Fulbert Youlou est reversé et remplacé par Massamba-Débat, au Congo-Brazzaville.
-
 Massamba-Débat est renversé (assassiné plus tard par Sassou Nguesso en 
1977) et remplacé par Marien Ngouabi (Congo-Brazzaville).
-
 Marien Ngouabi est assassiné et remplacé par Sassou Nguesso pendant 
deux semaines puis, par un tour de passe-passe, est remplacé par 
Yhombi-Opango, lui-même déposé et remplacé en 1979 par le même Sassou 
Nguesso (Congo-Brazzaville).
- Lissouba est renversé par un coup d’Etat très sanglant et remplacé par le même Sassou Nguesso, en 1997.
-
 Le président Laurent Gbagbo a failli subir le même sort pour être 
remplacé par Alassane Ouattara, n’eût été la fierté, la vigilance et la 
mobilisation du Peuple ivoirien qui a défendu bec et ongles sa 
souveraineté et empêché ainsi ce scénario classique déjà rôdé et 
appliqué à d’autres pays comme ceux cités ci-dessus, à titre d’exemple.
Cette
 liste n’est pas exhaustive. Il y en a et il y en aura beaucoup 
d’autres, soit qui ont déjà subi, soit qui subiront demain les affres de
 l’Etat Françafrique, le même sort.
En Afrique francophone, quiconque aspire à devenir « Gouverneur délégué »
 (Président) de la Françafrique dans son pays ne peut y parvenir sans 
l’onction et la bénédiction de l’Etat françafricain dont le siège 
(Capitale) est à Paris[2]. De même, quiconque de ces « Gouverneurs délégués » en place ne se plie pas aux règles du Pacte colonial[3] de
 l’Etat Françafricain est débarqué, quand il n’est pas assassiné, et 
remplacé par un autre postulant. La demande est tellement nombreuse. 
Ainsi va la vie dans cet Etat mafieux de la Françafrique piloté depuis 
Paris.
Après, il ne faut pas parler de repentance, mais plutôt des bienfaits de l’esclavage et de la colonisation. Apres tout, n'est-ce pas Georges Clémenceau qui avait dit : "Une goutte de pétrole vaut bien une goutte de sang" ?
On
 a depuis longtemps remarqué que la France, pour des opérations dites 
"coup bas", n'envoie plus ses troupes officielles. Elle sous-traite, 
depuis des décennies, ses opérations comme les coups d'Etat. On a vu au 
Congo-Brazzaville la présence des Angolais, des Tchadiens, des gabonais,
 des Hutus-power, des mercenaires de diverses nationalités pour 
réinstaller SASSOU NGUESSO à la tête du Congo. Le Congo est un pays 
d'esclaves de la France. A leur tête, elle a placé un "AFFRANCHI". Or 
l'affranchi est toujours pire et plus dangereux que son maître.
Enfin, lorsqu’on s’adresse à la même France et qu’on lui demande de retirer, d’annihiler son "poison", elle vous répond : "Non
 ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat étranger. C’est une 
affaire qui ne regarde que les peuples des pays concernés". En clair, son message est : « Débrouillez-vous ! Cela ne me regarde pas tant que mes intérêts ne sont pas menacés »
Le paradoxe, c'est que quand on commence à se « débrouiller »,
 à s’agiter et à s’organiser pour dégommer l'intrus, éradiquer le 
parasite inoculé par la France dans le pays, c'est la même France, qui 
se croit tout permis dans ces cas-là, qui dépêche des barbouzes de type 
JEAN-PAUL PIGASSE, BOURGI[4],
 GAUBERT, TOUBON (l’homme de l’Himalaya) etc., et autres troupes de 
substitution accompagnées de divers supplétifs (mercenaires) pour aller 
écraser les « rebelles ». Ainsi la situation devient-elle un cercle vicieux[5].
Quand
 on se retourne vers l’ONU ou l’Union Européenne, la France est là, 
brandissant son veto, en tant que patronne de l’Etat mafieux 
françafricain.
S’agissant
 de l’Afrique francophone, de ses anciennes (?) colonies, c’est-à-dire 
de son pré carré, la France a beau jurer la main sur le cœur qu’elle n’y
 est pour rien dans la situation apocalyptique qui frappe ces pays, 
personne, en tout cas aucun Africain encore moins un Congolais intègre 
et digne du nom, ne la croira. La France est un pays criminel. Ce n'est 
pas pour rien que Hitler allait toujours s'incliner sur la tombe de 
Napoléon. A chacun de comprendre pourquoi. La France, n'est-elle pas la 
patrie du CODE NOIR de Colbert et du CODE DE L'INDIGENAT de Napoléon ?
De
 l’esclavage à la colonisation et du Général de Gaulle à Nicolas Sarkozy
 en passant par Giscard d’Estaing, Mitterrand et Chirac, la France n’a 
jamais changé d’un iota. Elle ne changera jamais !
Dans
 ces conditions, rien n'est donc surprenant de voir des Consulats 
français brûlés en Afrique, comme récemment au Gabon. Est-ce le début 
d'une grande confrontation ? Est-ce le signe avant-coureur ? Et si la 
France ne comprenait que ce langage, ce discours ; c’est-à-dire, celui de la violence, du rapport de force puisqu’elle ne sait rien faire d’autre que cela, à l’instar de ses « affranchis » de type Sassou Nguesso ? A croire que la France recherche la confrontation armée avec les peuples africains de son pré carré.
L'Afrique n’est pas entrée dans l'Histoire (dixit Sarkozy à Dakar). Si pour la France, même en ce XXIème siècle, entrer dans l'Histoire :
- C’est perpétuer la barbarie séculaire qui remonte à l’invasion de l’Afrique et à l’esclavage ;
- C’est installer dans d’autres pays des kleptocrates, des dictateurs, des criminels sur fond de fleuves de sang humain ;
- C’est asservir des peuples entiers quitte à les réduire en esclavage comme elle l’a toujours fait, sans scrupules et sans états d’âme, parce que sa survie en dépend, et parce qu’elle pense que c’est la seule méthode qui vaille ;
Alors
 le message est entendu. Il reste donc aux Africains de la prendre au 
mot, puisqu'elle n'a de cesse de répéter que c'est aux Africains 
eux-mêmes qu’il revient de régler leurs problèmes. En clair, elle leur 
dit de démolir par leurs propres moyens ce qu'elle a mis en place, dans 
leurs pays respectifs.
La France n'est pas "POMPIER". Elle est PYROMANE !
Comprenons-le une bonne fois pour toutes !
En
 conclusion, au regard de ce qui précède, l’Afrique du pré carré 
français n’est pas indépendante et ne l’a jamais été. Alors, à tous les 
Africains du pré carré de s’unir pour la conquérir, la reconquérir.
Jean-Claude MAYIMA-MBEMBA
Secrétaire Général de l’Organisation
Africa Human Voice International (AHVI)
------------------------------------------------------
[1] Jean-François Probst, Chirac, mon ami de trente ans, Ed. Denoël, Paris, 2007.
[3] Mamadou Koulibaly, Les servitudes du pacte colonial, Ed. CEDA/NEI, Abidjan, 2005. (Il est très difficile de se procurer ce livre en France. Et pour cause !
[5] Cf. : Benjamin Bilombot-Bitadys, De Mitterrand à Sarkozy : même désillusion, in Mwinda Press : http://www.mwinda.org.
 

 
 
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire