vendredi 28 février 2014

[Congo-Brazzaville] Etat de Droit ou Droit de l'Etat ?

[Congo-Brazzaville] Etat de Droit ou Droit de l'Etat ?

par Nadine NAGEL
Voilà déjà un peu plus de six mois que croupissent, en prison, vingt-sept membres du CDRC, kidnappés à leur domicile. Lorsque l'on contacte des avocats au Congo, ils pensent à vous présenter le montant de leurs honoraires que de réfléchir à  leur stratégie d'attaque ou de défense.
Il est vrai que de contacter le neveu du Ministre de la Justice, ne donne que trop peu de liberté à ce représentant de la Justice qui devrait être un homme indépendant, libre et honoré de servir et de représenter cette Grande Dame aveugle qu'est la Justice. Sa balance dans certains pays semble un peu déséquilibrée, ou son bandeau sur les yeux a glissé, pour que ces avocats ne se nourrissent de "m'as-tu-vu" à grand coup de millions de FCFA.
Comment peut-on avoir un État de Droit où les Droits de ce dit État s'achètent... ? Cet État pousse à valider la fausse monnaie ou à accepter la corruption.
Cette liberté a été arrachée à vingt-sept familles de Pointe-Noire, le vingt-huitième ayant été l'anguille dans leur filet.
Pendant ces longs s
ix mois, l'Union Européenne, diverses ambassades et leurs services des Affaires Internationales/Étrangères, l'ONU et autres organismes ont été contactés et sensibilisés, et qui ont accusés réception de cet acte qui va à l'encontre des Droits de L'Homme. Nous avons à leur présenter un document du TGI du mois d’octobre ? 2013, document que je qualifierais d'officiel, exprimant la raison de leur incarcération arbitraire : rébellion !
Si le Congo était un Paradis, il n'y aurait pas de motif de ce type d'action, et même au Paradis, enfin je le présume, les Sages qui y siègent doivent savoir écouter, et rétablir cette douceur de vivre. Démonstration très rapide que le Congo, en l'Etat actuel, est à des années lumières de cet idéal.
Petit aparté, sur ce papier durement tamponné, les 27 embastilles devraient "partiellement" être libres, puisqu'il y a eu d'établir un non-lieu "partiel". Téléphonant à des avocats de ma connaissance exerçant dans différents continents de ce monde, tous, unanimes, m'ont dit que cette notion parcellaire était impossible.
Comme il est impossible que le chef d'accusation, d'autant plus pour le 28ème inculpé "en cavale" soit le chef de la rébellion, lui le président d'un parti politique dûment enregistré par les services du Ministère de l’Intérieur de ce même pays.
Liberté et autonomie se conjuguent un peu comme pour la Nation Congo, les mots Droits et Devoirs, cela est Un et Indivisible. A moins que le nouveau blason du pays devienne l'ancien logo de la société Pathé Marconi, "la voix de son Maître".
Au moins Monsieur Bokassa a été au bout de sa vision de l'Etat, en être l'Empereur. Qu'attendent les dirigeants de ce pays pour proposer cette nouvelle version de la Démocratie !
Un parti né au cœur du pays s'exprime publiquement, dans un pays qui est enregistré comme démocratie et le plus cocasse de l'histoire, c'est que le représentant élu aux hautes fonctions de président de la République du Congo, est le médiateur pour le respect des Droits de l'Homme dans la zone "Afrique subsaharienne".  Doit-on offrir un balai ou une pince à épiler pour retirer la paille de l'œil ?
Comment vivre et s'exprimer publiquement lorsque le parti est indépendant des pensées et bourses des dirigeants ? Lorsque la parole est publique elle devient synonyme de rébellion, parce qu'elle est en direct, immédiate et ne peut être censurée, comme pour la presse écrite locale. Est-ce une crise de jalousie ou le désir de tenir entre ses mains du sable fin sans que celui-ci ne vous glisse entre les doigts ?
Chaque grain de ce sable est une Congolaise, un Congolais et le 29ème inculpé en cavale, qui est aussi le président du CDRC, est ce cément qui rassemble, qui unit cette silice, constituant du verre et de la transparence, en un peuple digne et debout sans besoin de tuteur.
« Un Etat de Droit, c’est un Etat où la Loi, écrite et promulguée et non simplement énoncée par le parti au pouvoir, garantit le droit à la vie. Un Etat où les individus ne sont pas la chose du seigneur, du prince, du roi… Un Etat de Droit où aucun citoyen ne soit arbitrairement menacé du droit de mort ou de vie de la part des dirigeants de l’Etat. Un Etat où tout est réglé par les voies juridiques, et non par les voies de l’arbitraire...» (Pr. René Rémond).

Nadine NAGEL
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NOTRE COMMENTAIRE :
Nous ne sommes pas des Juristes. Mais au regard des documents ci-annexés, nous avouons être dépassés par les événements. A ne rien y comprendre !
1 – Le document est signé par un Greffier, pas par le Juge d’Instruction. Nous sollicitons l’avis des Juristes pour nous dire si cette procédure est légale.
2 – Il est question d’un non-lieu partiel. Nous nous y perdons. Ce que nous savons, c’est qu’il y a non-lieu ou pas et celui-ci est total. Nous n’avons jamais entendu parler de non-lieu partiel. Dans le cas d’espèce, à qui ce non-lieu s’applique-t-il ? Qui sont ces « autres » non désignés nominativement ? Nous sollicitons l’avis des Juristes pour nous éclairer.
3 – Ailleurs, le droit de manifester est garanti par la Loi. Dans la Constitution congolaise de 2002, taillée sur mesure sur Sassou Nguesso, ce droit y est consacré. Récemment, en France, lors des dernières manifestations, des pancartes avec la mention : « HOLLANDE DEMISSION » ont été brandies dans les rues de Paris et ailleurs dans d’autres villes de France.
Au Congo-Brazzaville, la même pancarte portant la mention « GOUVERNEMENT DEMISSION » est un acte de « REBELLION » méritant la prison (sans mandat d’arrêt, sans mandat de dépôt, sans inculpation, sans jugement et donc sans condamnation…).
Au Congo-Brazzaville, lorsqu’il s’agit de ramasser (piller, voler, détourner) de l’argent, des fonds de l’Etat, vous ne trouverez personne d’autre qu’un membre du Clan au pouvoir, le Clan des Nguesso et autres courtisans. Mais quand il s’agit d’assumer des actes de barbarie et de bestialité, on ne trouve plus aucun membre du Clan des Nguesso et courtisans. Pour preuve, cet acte crapuleux de barbarie et de pure bestialité révélant au grand jour les us et coutumes ethno-tribalo-claniques traditionnelles des Nguesso, où la Loi de l’Etat de Droit est foulée aux pieds pour n’appliquer que la loi tribalo-clanique, qu’on a donné à signature à un ressortissant du Sud-Congo, un Greffier d’origine Bémbé. Le Juge d’Instruction qui devait y apposer sa signature s’est dérobé. Il s'est débiné. C’est le Greffier qui saisit le Procureur de la République, pas le Juge d'Instruction.
Voilà le machiavélisme clanique !

1 commentaire:

  1. Le Congo-Brazzaville est un Etat de NON DROIT. C'est la République des barbares et de la barbarie que nous devons à la Droit Républicaine de France et ses lobbies militaro-industriels mafieux qui nous les ont catapultés par le bout d'un canon sur fond de fleuves de larmes et de sang. La complicité et les crimes sont partagés.

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