CONGO-BRAZZAVILLE | La France doit accompagner une transition démocratique au Congo

CONGO-BRAZZAVILLE | La France doit accompagner une transition démocratique au Congo – car l’histoire ne pardonnera pas l’inaction
Par Tom Melvin BAIKI – Le 17 juin 2025 – 10h34
Denis Sassou Nguesso n’est plus simplement un président. Il est devenu, au fil des décennies, un seigneur de guerre en costume. Un chef vieillissant, accroché au pouvoir comme à un trône, préoccupé non par l’avenir du pays, mais par la survie de son clan.
À l’approche de 2026, son projet devient de plus en plus transparent : soit mourir au pouvoir, soit transmettre le Congo à son fils, Denis Christel Sassou Nguesso. Ce dernier est déjà au cœur d’affaires de corruption à l’international, symbole d’un pouvoir dynastique en déconnexion totale avec la souffrance du peuple.
Et c’est là que la France a une responsabilité historique, qu’elle ne peut ignorer.
La France face à un choix moral et stratégique
La France n’est pas un acteur passif. Elle a des liens historiques, économiques, diplomatiques avec le Congo. Elle a donc aussi des leviers. Et, dans l’intérêt des deux peuples, elle ne peut rester dans une posture d’attente.
Il ne s’agit pas d’ingérence. Il s’agit de positionnement éthique clair.
Car la réalité est simple : Sassou ne garantit plus la stabilité, il l’hypothèque. Il navigue entre Paris et Moscou, prêt à vendre le pays à ceux qui assureront la survie de son pouvoir. Et il le fait au détriment de son peuple, au détriment de l’avenir.
Le double jeu de Sassou : entre Paris et Moscou
Sassou connaît parfaitement les nouveaux équilibres géopolitiques. Il voit ce qui s’est passé au Mali, au Burkina Faso, au Niger, en Centrafrique. Il sait que Paris a perdu du terrain. Il sait aussi que l’image de la France se joue désormais sur sa capacité à soutenir des transitions démocratiques, pas des régimes à bout de souffle.
Pendant ce temps, Sassou tisse discrètement des liens avec Moscou. Ce n’est pas un repositionnement idéologique, mais une stratégie de survie. Si Paris le lâche, il espère que d’autres viendront garantir l’avenir de son fils.
Le Congo n’est pas un trône. C’est une République prise en otage.
Les Congolais n’ont plus accès à la santé, à une éducation digne, à la justice. Le pays est vidé de ses ressources. Le peuple, lui, est laissé dans l’indifférence, pendant que se prépare une transmission du pouvoir de père en fils.
C’est une insulte à l’intelligence collective. Une gifle pour la jeunesse. Une provocation historique.
Une transition ou une rupture : la France a un rôle à jouer
L’alternative n’est pas entre le silence et la confrontation. L’alternative est entre une transition ordonnée, républicaine et inclusive, ou une rupture brutale qui emportera tout.
Voici ce que nous appelons de nos vœux :
- Une sortie du pouvoir de Denis Sassou Nguesso avant 2026.
- Le refus clair de toute transmission dynastique.
- Le soutien à une transition de 5 ans, sans le clan présidentiel.
- La refondation des institutions, la libération de la presse, l’audit des finances publiques.
- L’organisation d’élections réellement libres et transparentes.
Ce sont des demandes simples, légitimes, portées par le peuple congolais dans sa diversité.
À Paris : ne perdez pas l’Afrique centrale comme vous avez perdu le Sahel
Le Congo ne restera pas éternellement sous contrôle. L’Histoire est en marche. Les peuples africains réclament leur souveraineté. Et ce mouvement est irréversible.
La France a encore l’opportunité de soutenir un avenir partagé avec l’Afrique francophone, fondé sur le respect, la justice et la coopération sincère.
Mais si elle choisit la complaisance ou l’ambiguïté, elle devra aussi assumer l’éventuel rejet des peuples. Non par hostilité culturelle, mais par exaspération légitime.
Congolais, l’heure est venue
Le pouvoir ne se transmet pas. Il se mérite. Il se contrôle. Il se limite.
Le Congo ne peut rester la propriété d’une famille. Il est à nous tous.
Organisons-nous. Désobéissons. Parlons. Agissons. Refusons l’héritage de la résignation. Le Congo est notre avenir. Et notre avenir commence maintenant.
Tom Melvin BAIKI – Le 17 juin 2025 – 10h34
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