mardi 17 juin 2025

Retrait des 12 000 hectares : l'hypocrisie et le mépris des dirigeants congolais

 

Retrait des 12 000 hectares : l’hypocrisie et le mépris des dirigeants congolais

par Tom Melvin Baïki 17 Juin 2025, 12:36 Congo-Brazzaville

DÉCRYPTAGE | Retrait des 12 000 hectares : l’hypocrisie et le mépris des dirigeants congolais
Par Tom Melvin BAIKILe 13 juin 2025 – Mise en ligne le 14/06/2025 – 13h34 

Alors que le régime de Brazzaville est visé par des sanctions américaines et inscrit sur la liste noire des États-Unis, ses dirigeants tentent de détourner l’attention de leurs compromissions explosives avec le Hezbollah et le Hamas en exhumant l’affaire de la cession de terres congolaises au Rwanda. 

Ce retour soudain sur un dossier qu’ils avaient farouchement nié jusqu’ici trahit une manœuvre de diversion grossière. Il faut rappeler qu’en décembre 2024, lors de la cérémonie de la résurrection de Notre-Dame de Paris, le président Donald Trump avait interpellé Emmanuel Macron sur l’opacité des transactions foncières en Afrique centrale, pointant la vente de terres congolaises dissimulée derrière des structures chinoises et rwandaises. « Les terres sont antérieures à l’État. L’État ne peut pas vendre ce qui ne lui appartient pas ! », avait-il lancé. 

Mis sous pression par Washington, le régime congolais tente aujourd’hui de faire machine arrière, non par souveraineté, mais contraint par la diplomatie américaine. Une nouvelle preuve que ce pouvoir ne décide rien par lui-même et que le respect du peuple congolais reste, pour lui, une variable négligeable. – Modeste Boukadia 

Ce qui se passe aujourd’hui avec cette histoire de “retrait de 12 000 hectares cédés au Rwanda” est le parfait exemple de l’hypocrisie et du mépris des dirigeants congolais envers leur propre peuple. 

Souvenez-vous : quand les Congolais avaient dénoncé la cession de terres à des intérêts rwandais, le gouvernement de Sassou Nguesso et ses relais médiatiques avaient catégoriquement nié les faits, qualifiant les dénonciateurs de propagandistes et de déstabilisateurs. Ils avaient juré que le Congo n’avait jamais vendu ou concédé ses terres au Rwanda. Alors comment aujourd’hui peut-on prétendre les “retirer” ? Retirer quelque chose qu’on n’a jamais cédé ? 

Ils nous prennent littéralement pour des esclaves sans mémoire et sans droit à la vérité. 

La réalité, c’est qu’il n’y a jamais eu de décision souveraine du Congo dans cette affaire. Ce retrait n’est pas une initiative congolaise, mais bien le résultat des pressions américaines. Washington, qui surveille de près les tensions en Afrique centrale et l’activisme militaire du Rwanda en RDC, a considéré que ce projet foncier en terre congolaise était en réalité un dispositif stratégique pour établir des bases avancées rwandaises et servir de refuge à des milices pro-Kigali dans la sous-région. 

Les États-Unis ont donc imposé l’arrêt de cette opération, jugeant qu’elle représentait un facteur supplémentaire de déstabilisation dans les Grands Lacs et risquait d’attiser un embrasement régional incontrôlable.

Autrement dit : ce n’est pas Sassou qui protège les terres congolaises il les avait bel et bien bradées. Et s’il fait machine arrière aujourd’hui, c’est uniquement sous contrainte diplomatique internationale. Ce pouvoir ne décide rien sans pression extérieure. 

Pire encore : cette opération discrète visait aussi à constituer, sur le sol congolais, une armée supplétive rwandaise, au service du régime Sassou, en vue de peser dans les rapports de force régionaux et de sécuriser la succession dynastique envisagée par le clan présidentiel. 

Voilà la vérité qu’on cache aux Congolais, pendant qu’on leur vend une opération de façade baptisée “retrait de partenariat sensible”. En réalité, ce régime ne respecte ni son peuple, ni sa souveraineté, ni ses terres. 

Tom Melvin BAIKILe 13 juin 2025 – Mise en ligne le 14/06/2025 – 13h34

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