
L’empire a existé : vers une reconfiguration des relations entre l’Afrique francophone et la France
Par Modeste Boukadia, Président du CDRC – Le 13/08/2025 – 19:46
L’Afrique francophone connaît un basculement géopolitique majeur, marqué par la montée des tensions avec la France et l’attrait croissant pour l’Alliance des États du Sahel (AES). Dans ce contexte, le Congo de Denis Sassou Nguesso, déjà isolé par son inscription sur la liste noire américaine pour ses compromissions avec des réseaux terroristes, s’enfonce dans un isolement diplomatique et économique qui fragilise encore davantage son peuple. (Service Presse CDRC).
Après le départ de plusieurs pays vers l’Alliance des États du Sahel, le Tchad a annoncé rejoindre le mouvement et la Côte d’Ivoire pourrait suivre après octobre 2025. Dans ce climat de recomposition régionale, Denis Sassou Nguesso, revenu au pouvoir et maintenu grâce au soutien inconditionnel de la France, s’oriente à son tour vers cette alliance, comme l’ont montré les menaces proférées le 12 août 2025 par Anatole Collinet Makosso sur RFI, au micro de Christophe Boisbouvier.
Le poids de la liste noire américaine
La situation du Congo est d’autant plus critique que, depuis son 
inscription sur la liste noire des États-Unis, soutenir ce régime 
revient à s’opposer frontalement à Washington, notamment dans le cadre 
du Traité interaméricain d’assistance réciproque (Traité de Rio).
Cette
 sanction a été décidée par l’administration Trump à la suite de 
révélations confirmées par plusieurs chancelleries : Denis Sassou 
Nguesso avait accordé, à grande échelle, des passeports congolais de 
tous types à des membres du Hezbollah, du Hamas et des Houtis, alors 
même que les citoyens congolais ordinaires en sont privés. Une partie de
 ces documents a été retrouvée dans le sud de la bande de Gaza.
Cette inscription sur la liste noire place désormais le Congo dans la même catégorie que les pays considérés comme complices ou soutiens d’activités terroristes, entraînant :
- des restrictions bancaires et financières internationales ;
- le gel de certains avoirs à l’étranger ;
- la limitation drastique des investissements et partenariats étrangers ;
- la surveillance accrue de toutes transactions internationales impliquant le Congo.
 Ces conséquences frappent directement l’économie nationale et aggravent la misère du peuple.
Une relation franco-congolaise fragilisée
Au moment où Emmanuel Macron, selon l’AFP, reconnaît officiellement que la France
 avait mené une « guerre » au Cameroun contre des mouvements 
insurrectionnels avant et après l’indépendance de 1960 — geste destiné à
 solder un passif historique et ouvrir une nouvelle ère — Denis Sassou 
Nguesso, par la voix de son Premier ministre, accuse la France « d’ingratitude ».
Ces
 attaques verbales s’inscrivent dans une stratégie de diversion : faire 
oublier la mauvaise gouvernance en alimentant le sentiment anti-français
 et la guerre informationnelle contre Paris.
L’incident de la visite d’État
La tension avait atteint un sommet lors de la visite officielle de Denis Sassou Nguesso à Paris, le 23 mai 2025. Emmanuel Macron l’a publiquement interrogé :
« Est-ce que c’est la France qui vous demandait de mettre vos 
opposants en prison, de ne pas payer vos fonctionnaires ou d’avoir mis 
Modeste Boukadia en prison ? » (AfriquEducation N°545 – juin 2025).
Cette
 humiliation diplomatique pousse Sassou Nguesso à répliquer en servant 
de l’élection à la direction générale de l’Unesco et en dénonçant 
l’Union africaine « Ce n’est pas à l’Union africaine d’imposer un vote
 » Il menace même de tourner le dos à la France pour « retourner vers la
 Russie » et se rapprocher de l’AES — posture que ni Moscou ni les pays 
du Sahel ne prennent réellement au sérieux.
L’urgence d’une mobilisation nationale
Face à cet isolement diplomatique, économique et politique, le peuple congolais doit prendre son destin en main.
La reconstruction passe par étapes :
- La Transition Politique Structurelle Apaisée (TPSA / ToPeSA), qui constitue la fondation pour restaurer l’État et engager des réformes profondes.
- Le dialogue inclusif, qui bâtit les murs d’une nation réconciliée.
- La consolidation d’un Congo souverain, capable de négocier avec le président Donald Trump ou tout autre interlocuteur international, pour lever les sanctions américaines et sortir de la liste noire.
Ce n’est qu’ainsi que la jeunesse congolaise pourra mettre son talent au service de la reconstruction nationale, en scellant des partenariats dynamiques et équilibrés avec l’Occident comme avec le reste de l’Afrique.
Modeste Boukadia
Président du CDRC – Une Nation Pour Tous
 
 
 
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