samedi 20 décembre 2025

Question aux partis politiques : Faut-il établir la peine de mort pour les crimes économiques imprescriptibles ?

Le 12/20/2025 par Editor CDRC 

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QUESTION AUX PARTIS POLITIQUES : faut-il établir la peine de mort pour les crimes économiques ? 

Face à l’effondrement moral, économique et institutionnel du Congo, la question de la sanction des crimes économiques ne peut plus être éludée. Le pillage systématique des ressources publiques, le surendettement organisé et l’impunité des dirigeants posent une interrogation fondamentale : comment restaurer la justice, l’État et la responsabilité publique lorsque les crimes contre la Nation restent impunis ? 

Au moment où le PCT se réunit en prétendant encore parler au nom de la Nation, au moment où nombre de partis politiques choisissent d’accompagner une nouvelle forfaiture électorale sans même en informer leurs militants, une question lourde, dérangeante mais incontournable s’impose au débat public : quels mécanismes juridiques et institutionnels faut-il mettre en place pour sanctionner effectivement les crimes économiques imprescriptibles responsables de la ruine du Congo et de la rupture du pacte de confiance entre l’État et les citoyens ? 

Cette question n’est ni théorique ni idéologique. Elle est au cœur de la restauration de l’État, de la justice sociale et de la souveraineté nationale. Sans réponse claire, crédible et applicable, toute réforme politique demeure illusoire et toute alternance sans lendemain. 

Car le drame congolais n’est pas seulement économique. Il est moral, institutionnel et politique.

Les crimes économiques doivent être reconnus pour ce qu’ils sont

Les mécanismes d’endettement abusif, notamment les Eurobonds contractés à des conditions ruineuses, ne peuvent plus être présentés comme de simples choix techniques. Lorsqu’ils servent à enrichir un clan, à financer une stratégie de survie politique et à hypothéquer l’avenir de générations entières, ils relèvent pleinement de crimes économiques majeurs

De la même manière, les détournements massifs de fonds publics ne peuvent plus être traités comme des délits ordinaires. Ils doivent être qualifiés de crimes contre la Nation, passibles de sanctions exemplaires, notamment :

  • des peines de prison lourdes et incompressibles ;
  • la confiscation intégrale des biens mal acquis ;
  • l’inéligibilité à vie à toute fonction publique ;
  • des poursuites internationales lorsque les circuits financiers dépassent les frontières. 

À défaut, certains posent désormais la question de l’établissement de la peine de mort pour ces crimes extrêmes. 

Pourquoi cette question, aujourd’hui ? 

La résurgence de ce débat ne relève ni du populisme ni d’un goût pour la radicalité. Elle traduit avant tout l’exaspération légitime d’un peuple pillé, humilié et privé de justice. 

Cette question se pose :

  • parce que dans un État sans justice indépendante, le débat sur la peine de mort remet brutalement la question de la justice au centre du débat public ;
  • parce que dans un pays marqué par la prédation de l’État, le cœur du problème n’est pas l’absence de lois, mais l’absence d’institutions crédibles, de contrôle effectif et de reddition des comptes ;
  • parce que les régimes corrompus n’appliquent jamais les sanctions les plus sévères à leurs propres responsables. 

La certitude de la sanction : le vrai levier contre la corruption 

La corruption systémique qui a envahi le Congo ne se combat ni par des discours moralisateurs ni par des procès de façade. Elle ne recule que devant la certitude d’une sanction réelle, automatique et appliquée sans exception, quel que soit le rang, le nom ou le clan. 

La question de la peine de mort n’est donc pas une provocation gratuite. Elle est l’expression extrême d’un malaise profond : l’impunité totale des criminels économiques

Un danger pour la stabilité nationale 

Si aucune sanction véritablement dissuasive n’est mise en place, il sera illusoire de prétendre asseoir la justice sociale, la stabilité politique et la paix durable.
Les criminels économiques constituent, à terme, un danger majeur pour la cohésion nationale et la survie même de l’État

Ouvrir un débat juridique et national responsable 

Il appartient désormais aux juristes, aux intellectuels, aux forces politiques et à la société civile d’examiner cette question avec sérieux, responsabilité et hauteur de vue.
Non pour céder à la vengeance, mais pour refonder une justice crédible, capable de protéger l’intérêt général et l’avenir des générations futures. 

Car une Nation qui tolère le pillage organisé de ses ressources sans sanction réelle se condamne elle-même

Conclusion politique 

La question de la peine de mort, aussi radicale soit-elle, ne doit pas être esquivée. Elle révèle l’exaspération légitime d’un peuple longtemps pillé et privé de justice. Mais au-delà du débat sur la sanction ultime, l’enjeu central demeure ailleurs : l’absence de certitude de la sanction. Dans un système où l’impunité est devenue la règle, ce ne sont pas les peines qui manquent, mais leur application effective, sans exception ni privilège. 

La Transition Politique Structurelle Apaisée (TPSA / ToPeSA) ne peut donc se réduire à une alternance de visages ou à un simple réaménagement institutionnel. Elle doit rétablir la responsabilité publique, la vérité financière et une justice économique crédible, indépendante et dissuasive. Sans cela, aucune réconciliation nationale durable n’est possible, aucun développement sérieux ne peut être envisagé, et aucun Congo nouveau ne pourra émerger. 

Modeste Boukadia
Président du CDRC – Une Nation Pour Tous
Le 20 décembre 2025

 

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