lundi 22 décembre 2025

Brazzaville accumule excédents budgétaires, arriérés de salaires et dettes

Marasme 

Le petit pays pétrolier d'Afrique centrales, membre de la CEMAC, est traversé par des tendances contradictoire. Plombé par le chômage, miné par la corruption et rongé par la dette, le Congo-Brazzaville affiche à la fois excédents budgétaires, arriérés de salaires, de bourses et de pensions de retraites et envolée de la dette à la faveur du retour du pays sur le marché des eurobonds. L’Assemblée nationale dirigée par Isidore Mvouba et le Sénat à la tête duquel se trouve Pierre Ngolo ont respectivement adopté les 16 et 18 décembre 2025 à Brazzaville, le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2025 ainsi que la loi de règlement, exercice 2024. 

Arrêté en recettes à la somme de 2 550 694 000 000 FCFA et en dépenses à 2 198 694 000 000 FCFA, le budget de l’Etat rectificatif, exercice 2025, approuvé par les deux chambres du Parlement, dégage un solde budgétaire prévisionnel excédentaire de 352 milliards FCFA destiné à résorber le déficit en ressources de trésorerie et de financement. Il s'articule autour de 21 dotations et 148 programmes en faveur des institutions et ministères, tout en conservant l’équilibre du budget initial. 

Arrêté en recettes à la somme de 2 550 694 000 000 FCFA et en dépenses à 2 198 694 000 000 FCFA, le budget de l’Etat rectificatif, exercice 2025, approuvé par les deux chambres du Parlement, dégage un solde budgétaire prévisionnel excédentaire de 352 milliards FCFA destiné à résorber le déficit en ressources de trésorerie et de financement. Il s'articule autour de 21 dotations et 148 programmes en faveur des institutions et ministères, tout en conservant l’équilibre du budget initial. 

En parfaite cohésion avec les orientations nationales, la loi de finances rectificative pour l’année 2025 demeure, d’après les parlementaires, alignée sur les objectifs du Plan national de développement 2022-2026 centré sur la jeunesse. Il s’inscrit également dans la continuité des réformes engagées dans le cadre du programme des réformes économiques et financières de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Pref-Cémac) et de celles exprimées par la Facilité élargie de crédit du Fonds monétaire international (FMI). Les objectifs poursuivis étant d’assurer la stabilité macroéconomique, de préserver la viabilité des finances publiques et de soutenir une croissance inclusive et durable. 

Quant au projet de loi de règlement, exercice 2024, son adoption à l’Assemblée nationale, a été assortie de quelques recommandations. En effet, le budget de l’Etat, exercice 2024 avait été arrêté en recettes à la somme de 2 605 700 000 000 FCFA et en dépenses à 2 069 651 000 000 FCFA, avec un excédent budgétaire prévisionnel de 536 049 000 000 FCFA. Les ressources et les charges de trésorerie et de financement, estimées respectivement à 192 500 000 000 FCFA et 1 336 549 000 FCFA, avaient dégagé un déficit prévisionnel de 1 174 049 000 000 FCFA. Ainsi le gap de financement de l’année 2024 avait été arrêté à la somme de 638 000 000 000 FCFA (Les dépêches de Brazzaville ADIAC.com, 19 décembre 2025).

Eurobonds 

Brazzaville use et abuse de l'accord de facilité élargie de crédits (FEC) signé avec le Fonds monétaire international (FMI). La dette intérieure du Congo-Brazzaville a bon dos. Combien de mécanismes financiers faudra-t-il accoucher pour apurer cette dette ? Le Club de Brazzaville sous la supervision de la BGFI Bank (avec Jean-Dominique Okemba à la présidence du Conseil d'administration) avec 300 milliards de francs CFA s'y est attelé. Pour quel résultat ? Quel est le bilan qui en avait été fait ? Quelles leçons en ont été tirées ? Combien d'entreprises ont été payées ? Combien de sociétés de bâtiment et travaux public (BTP) reste-t-il sur le carreau ? Bien malin qui pourrait répondre à cette interrogation. Aujourd'hui, se sont les eurobonds qui s'y collent. A Brazzaville, les eurobonds ont le vent en poupe pendant que le personnel des collectivités locales, le personnel de l’Education nationale, les travailleurs de l'Université Marien Ngouabi, les employés des hôpitaux publics, les étudiants, les retraités croulent sous les arriérés.

La République du Congo a annoncé cette semaine la réouverture de l’obligation souveraine qu’elle avait émise en novembre 2025, afin de lever 260 millions de dollars supplémentaires, soit 221 millions d'euros. Quelques semaines plus tôt, Brazzaville avait déjà récolté 670 millions de dollars, soit 670,5 millions d’euros, à l’occasion de sa première émission d’eurobonds depuis près de vingt ans. En l'espace de quelques semaines avant la fin d'année 2025, Brazzaville, au titre des eurobonds, a levé plus de 900 millions de dollars pour faire face à ses échéances. Brazzaville s'endette pour rembourser sa dette. Un véritable cercle vicieux. Quid des investissements productifs ? Le niveau d’endettement reste élevé, mais le ratio de dette publique est revenu à 93,5 % du PIB en 2024, contre plus de 96 % un an plus tôt, avec une trajectoire de baisse projetée à moyen terme. 

Le Congo-Brazzaville a enregistré une croissance du PIB réel de 2,6 % en 2024, attendue à 3,7 % en 2025 selon le FMI.   

 Le budget de Brazzaville met en lumière la supériorité des dépenses de fonctionnement (salaires, service de la dette) par rapport aux investissements. Ce déséquilibre freine la croissance à long terme, car l’investissement public est essentiel pour les infrastructures, l’éducation et la santé. L'usage des eurobonds ne semble pas aller dans ce sens. Les vannes des eurobonds sont ouvertes. Brazzaville utilisera-t-il les eurobonds à bon escient ? Rien n'est moins sûr. 

Benjamin BILOMBOT BITADYS

 

 

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